30. L'oeuvre.

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Pdv Eli
Jeudi 29 Juin, 18h45.

Devinez quoi ?

J'ai perdu mes clés....

J'ai perdu mes putain de clés alors que je dois être à la bibliothèque dans 15 minutes.

Je ne peux pas être en retard.

Je dois la voir. Elle me manque tellement. J'ai besoin de la sentir contre moi. D'entendre sa voix, son rire caresser mes oreilles, ses yeux me lorgner.

Après 7 minutes de recherche et après avoir retourné l'appartement, je retrouve enfin mes clés dans mon pot à brosse à dents.

Allez savoir pourquoi...

Si je calcule bien je dois arriver là-bas à 19h, j'ai 13 minutes à pied pour y aller, il est 18h52 donc je dois partir à 18h47.

Oups...

J'ai 5 minutes de retard. Je déteste être en retard.

Je prends une dizaine de secondes avant d'empoigner mes clés et de descendre les escaliers de mon appart en peu de temps.

Je me mets à courir comme si ma vie en dépendait.

Une voiture manque de m'écraser juste devant la bibliothèque.

L'adrénaline me pousse à courir plus vite encore, j'entre dans le bâtiment, je le connais par cœur. Je ne compte plus tous les tours que j'ai fait de la bibliothèque pour trouver le spot parfait pour April.

Je continue d'escalader les dernières marches qui mènent au second étage, jusqu'à ce que, dans la précipitation, je loupe la dernière marche et je m'écroule à terre.

- Putain...

- Ça va monsieur ?

Je relève péniblement ma tête et croise le regard d'une jeune fille d'à peu près 14 ans.

- Oui, j'ai juste trébuché.

- Je vais vous aider.

Elle me tend sa main que j'attrape pour me relever. Je sens une légère douleur au niveau du menton mais je n'y fais guère attention.

- Merci, je dois y aller.

En continuant à ma route, je repense à ce qui vient de se passer et j'éclate de rire. Je me suis fait relever par une gamine de 14 ans après m'être vautré dans l'escalier .

La honte.

Après exactement une minute de retard, en nage et un coup au menton, j'entre enfin dans le rayon 98.

Au loin, tout au fond du rayon, je la vois.

April.

Ses longs cheveux roux sont noués en natte au-dessus de sa tête. Sa silhouette m'englobe totalement.

À côté d'elle se trouve une valise et un sac à main, sur le manche de celle-ci.

Ouf. Ça veut dire qu'elle compte rester un moment. Pendant un instant j'ai cru qu'elle ne voudrait jamais me revoir. En même temps je ne lui ai pas facilité la tâche.

J'ai évité tous ses appels jusqu'à changer de numéro.

Je ne sais même pas si mes petites lettres ont réussi à la faire attendre.

Sans perdre une minute, je me faufile derrière elle et passe mes mains sur sa taille et la serre contre moi.

Je hume sa douce odeur qui me rend nostalgique. Elle m'a tellement manquée.

L'OeuvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant