10: À même la peau

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Pdv Eli
Jeudi 8 Décembre, 17h02.

Nous voilà désormais au mois de décembre. Les jours sont passés à une telle vitesse. Mon appartement n'est toujours pas totalement aménagé. Je devrais réellement m'y mettre ce weekend.

Les fêtes de fin d'année approchent elles aussi. Des tonnes de décorations sont déjà accrochées partout dans l'établissement ainsi que dans les rues.

Des sapins, des guirlandes et même des feuilles de gui ornent les murs du bâtiment. Je vois déjà certains couples s'embrasser sous mes yeux.

Quelle horreur !

Si les fêtes de fin d'année sont un bonheur pour tous, pour moi c'est une sacrée perte de temps. Je n'ai surtout personne avec qui les passer, je n'ai ni de famille ni d'amis.

Certains professeurs m'ont proposé de boire un verre avec eux dans 10 jours. J'ai accepté avec mécontentement.

Surtout après tant d'insistance de la part de Madame Varley. Une jeune femme tout droit sortie de l'école, professeur de français et une jolie face, que je vois très peu car elle a tendance à avancer sa poitrine juste sous mon nez.

Pense-t-elle qu'elle m'intéresse ?

Enfin bon, je ne dirais pas non à ce genre de divertissement.

....

Je me retrouve une fois de plus devant ma salle car j'ai oublié mes clés.

J'ai encore cette mauvaise habitude depuis l'enfance d'oublier sans cesse mes affaires les plus importantes.

Le couloir est vide à cette heure-ci. Tout les élèves sont partis, sauf ceux à qui il reste une dernière heure de cours.

J'ouvre silencieusement la porte, elle n'est pas fermée car c'est M.Scott qui est chargé de tout verrouiller en fin de journée.

À l'intérieur tout est noir. Dehors le soleil s'est déjà couché et les lumières sont éteintes.

La seule petite lueur émane d'une petite lampe qui éclaire elle-même une jolie tête rousse que je reconnais à l'instant même où je mets un pied dans la pièce.

April Cook.

Je devine qu'elle ne m'a pas entendu entrer puisqu'elle reste concentrée sur la toile qui se trouve en face d'elle.

Elle tente une énième fois de reproduire un dégradé pour ce fichue concours.

- Putain, grogne-t-elle de l'autre bout de la salle.

Je m'approche d'elle à pas de loup, ce n'est que quand je tire un tabouret pour m'installer qu'elle me remarque.

Elle a un léger sursaut en me voyant.

- Bon sang vous m'avez fait peur monsieur.

- Je ne voulais pas désolé.

Ses lèvres forment un arc de cupidon. Un si joli sourire destiné à un homme comme moi.

- Que faites vous, je demande.

- J'ai eu envie de réessayer vos astuces pour le dégradé mais je pense que c'est peine perdue. Je vais devoir abandonner ce concours.

Une mine triste apparaît sur son visage.

- Je ne vous connais pas comme ça, mademoiselle Cook.

Après ces belles paroles je me lève pour rejoindre la réserve.

J'en sors quelques secondes plus tard avec 3 nouveaux pots de peintures spécifiques.

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