L'Oeuvre

11: Le grand ménage.

Pdv Eli.
Lundi 12 Décembre, 15h20.

Je finis cette année aux côtés de ces petits morveux. J'obtiens le diplôme qui était convenu et je me casse d'ici.

Ensuite je partirai pour Washington. Je commencerai un petit business.

En attendant je suis coincé dans un vieux lycée, pendant encore 6 mois.

J'ai pas mal de façon de me distraire.

Je pense que ça me plaît bien finalement d'enseigner. Les élèves se débrouillent plutôt bien, je découvre de nouveaux talents auprès d'eux chaque jour.

J'ai revu la petite vieille aussi, quant elle a vu que je rangeais tout mon appart elle m'a cuisiné des petits plats pour "m'aider".

Ce weekend je me suis nourri de cannellonis, de couscous, de poulet curry et j'ai terminé par de bons petits cookies.

Je pense que je vais ranger plus souvent, moi qui ai toujours voulu une mamie gâteau je suis servi.

Ma grand-mère maternelle est morte à la naissance de ma mère. Son père l'a laissé à sa première fille, donc elle a été élevé par sa sœur.

Ma grand-mère paternelle, elle, était alcoolique, tout comme son mari. Ce qui a dû influencer mon père par la suite j'imagine.

Du coup je n'ai jamais réellement eu de famille. Je n'avais que ma mère mais c'était bien assez.

Enfin bon maintenant je suis aussi bien seule avec une petite vieille qui me fait des petits plats.

J'en ai d'ailleurs récupéré un pour manger ce midi, des raviolis maison.

Je dois encore aller chercher ma boîte dans ma classe avant de rentrer..

Je parcours les murs en voyant les élèves sourire, rire et même certains pleurer. L'école qui vit.

Je m'apprête à rentrer dans ma classe quand j'entends le début d'une musique, une musique qui a bercé toute mon enfance.

" Footloose"

Je me rappelle avoir dansé de nombreuses fois dessus avec ma mère.

J'ouvre discrètement la porte et me pose au battant de celle-ci, les bras croisés.

Je la vois. La jolie rousse.

Habillée d'une salopette et d'un foulard blanc dans ses cheveux, elle se déhanche, un balai à la main.

Chaque mois, deux élèves sont chargés de faire le nettoyage de cette salle pour aider les agents d'entretien. C'est un dispositif installé depuis l'année dernière je pense. Le premier s'en occupe à la moitié du mois et le deuxième à la fin.

C'est le tour d'April apparemment.

Je la vois plus danser que nettoyer mais c'est un réel plaisir pour les yeux.

Elle se met soudain à chanter.

- Been working so hard, i'm puching my card. Eight hours, for what?
Oh tell me what i got.

Elle bouge la tête au rythme de la musique et utilise le manche de son balai comme micro.

Je ne peux m'empêcher de rire face à cette image que je n'aurais jamais cru voir.

Elle saute, elle danse, elle chante.

Ses paroles sont approximatifs mais elle s'éclate. Ses cheveux brillent au soleil, ça bretelle de salopette tombe sur son épaule.

- I'll hit the celling. Or else i'll tear up this town.

C'est ce moment là qu'elle choisit pour se retourner et me voir.

Elle se jette sur son téléphone pour stopper ça musique. Ses joues sont toutes rouges, jusqu'à ses oreilles.

- Non, je vous en prie continuez, vous aviez l'air à fond.

- Woaw , monsieur je suis désolée.

- Ne vous excusez pas, c'est normal de se lâcher un peu de temps en temps.

En disant ça, je reproduis les pas de danse que je l'ai vu faire à l'instant. Juste pour me moquer d'elle.

Elle se cache le visage de honte.

- Je ne peux pas me taper la honte toute seule.

- Et comment je pourrais vous aider mademoiselle Cook, dis-je d'une voix un peu trop douce.

- Accompagnez-moi .

- Quoi?

Je suis confus sur la situation. Je devrais danser ? Avec elle ?

Elle relance la musique et s'avance dangereusement vers moi.

Et avant même que je ne puisse protester elle referme la porte derrière moi et me tire vers elle.

Sans le contexte cela peut prêter à confusion mais je la suis dans son délire.

Ses deux mains tiennent les miennes, elle ne les sert pas, elle sait que je ne vais pas partir.

Elle m'entraîne sur la "piste" et elle danse, son corps s'approche puis s'éloigne. Elle sourit et chante. Je la fais tourner ses cheveux chatouillent mon visage. Nos pieds s'entremêlent puis se démêlent.

Nous suivons la musique jusqu'à la fin.

Quand elle s'arrête nous nous regardons tout deux essoufflés.

- Vous avez le rythme dans la peau monsieur Stone.

Maintenant c'est à mon tour de rougir face à sa remarque et son sourire moqueur, et ses lèvres pulpeuses, et ses jolis yeux qui m'observe, et ses petites taches de rousseur...

Wow il m'arrive quoi là ?

Je pense qu'elle me plaît bien.

- Je devrais peut-être continuer mon ménage, prononce-t-elle.

- Oui sûrement....

Je récupère ma gamelle et me dirige vers la porte, quand j'entends les premières notes de la célèbre chanson de Dirty Dancing.

Je me retourne et vois la rouquine réajuster son foulard sur sa tête, prendre un chiffon et astiquer le meuble à pinceau.

Ça bretelle pend toujours le long de son bras.

Je pose mon sac et la rejoint. Elle semble étonnée en me voyant à ses côtés.

- Humm.. oui?

- Donnez-moi un chiffon je vais vous aider.

Je marque une pause avant de reprendre plus bas, comme si je lui disais un secret.

- En plus j'adore cette musique.

- Wawawa, on a affaire à un grand fan ici.

Je souris et avance ma main pour qu'elle me donne un papier.

- Vous avez raison, on laisse pas bébé dans un coin. Me lance-t-elle.

Cette référence au film me fait marrer. J'attrape le torchon et frotte.

Nous échangeons des banalités, elle me parle des améliorations qu'elle a fait en dégradé tout en me remerciant de mon aide. Et encore toutes sortes de choses.

Avant de partir je replace discrètement sa bretelle sur son épaule et sort.

Ce simple frôlement me fait l'effet d'une horde d'hirondelle tournant autour de mon cœur.

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Un chapitre tout mignon pour aujourd'hui.

De vieilles et incroyables musiques qui devraient avoir plus de visibilités fond surface.

Eli de plus en plus morduuuuuu!!!!!

Voili voilou !!