18. Le charme retombe

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Pdv April
Vendredi 13 Janvier, 17h45.

Le fusain.
C'est du charbon à dessiner.

Cet instrument permet des traits noirs d'une densité facile à moduler.

C'est une technique très répandue pour les esquisses des débutants. Cela permet de devoir être moins précis qu'un dessin au crayon.

J'ai toujours aimé travailler au fusain car je le fais au doigt. Je n'ai pas besoin de faire trop attention.

Ça me détend !

En ce moment même je me retrouve dans la salle d'art pour dessiner.

L'ambiance à la maison est tendue ces derniers jours. Tout le monde veut me rassurer mais ça ne m'aide pas.

Les résultats du concours sont censés arriver la semaine prochaine et ma famille est tout aussi stressée que moi.

Ça me fait plaisir qu'ils s'intéressent tant à moi mais là ils m'étouffent.

Sur ma toile je trace de longs traits noirs de part et d'autre du corps que je réalise.

Une vieille femme qui boit son thé, les vieux ont toujours été facile à dessiner. On peut leur créer des tonnes d'histoires.

- Bon April, je me casse. On se voit plus tard, lance Aaron qui voulait passer l'après-midi avec moi dans cette salle.

Cela fait bien une heure que nous sommes là pourtant le temps est passé si vite que je n'ai pas vu les minutes défiler.

- À demain Aaron !

Je l'entends s'élancer vers la sortie.

Je pense rester encore quelques minutes avant de moi aussi rentrer.

La porte s'ouvre dans mon dos mais elle ne semble pas se refermer.

- Oh, bonjour monsieur Stone.

Je me retourne instantanément et fait face à mon prof à quelques pas de moi et à mon ami qui me fait un clin d'œil avant de réellement sortir de la pièce.

Une fois que nous nous retrouvons seul, Eli s'approche un sourire aux lèvres.

- Décidément on a le don pour se retrouver seul le soir...

Il marque une pause avant de reprendre plus bas.

- Toi et moi.

Lui et moi, seul !

Je ricane et me replace sur mon siège.

Celui-là même où nous nous étions retrouvés pour le cours improvisé de poterie.

Eli se rapproche toujours de moi. Il va même jusqu'à se coller à mon dos.

- Je peux m'asseoir ? Me demande mon bourreau des cœurs.

Je saisis alors qu'il veut se replacer de la même façon que quelques semaines auparavant.

Il s'assoit.

Je ne me rappelle même pas du moment où j'ai accepté mais je sais qu'il ne se serait jamais permis de me toucher ainsi sans mon accord.

La chaleur de son corps entre directement en contact avec le mien. Ses mains entourent mes hanches et je me sens soudain soulagée de tout le stress qui me bouffe en ce moment.

Tout est simple avec lui et pourtant j'ai peur de ce qui pourrait se cacher. Je ne sais pas à partir de quand notre relation a pris ce tournant.

Pour me remettre les idées en place je me redresse et me remets à dessiner avec mes doigts. Je sens la poigne d' Eli se resserrer autour de ma taille.

Je peine à me concentrer tandis que les doigts de mon prof parcourt mon corps jusqu'à mes jambes.

Ma respiration se saccade et je n'arrive pas à reprendre un rythme cardiaque normal.

Sa peau rentre enfin en contact avec la mienne, quand il remonte un peu ma jupe. Sa main empoigne ma cuisse, au même moment ses lèvres se posent sur mon cou.

Il dépose des dizaines de baisers qui commence à mon épaule et qui remonte en haut de ma nuque.

Mes doigts tremblent sur ma toile. Ma bouche s'entrouvre et un simple filet d'air s'y échappe.

Je sens le souffle d' Eli sur ma mâchoire et la seconde après je le sens sourire contre ma peau.

C'est la goutte de trop !

Je me lève d'un bond et m'avance vers les tables, je ne sais pas trop pourquoi j'ai fait ça. Peut-être pour vaincre mon envie de l'embrasser.

Il se lève et s'approche doucement de moi, je suis toujours dos à lui pourtant j'ai l'impression de le voir.

Son visage est toujours ancré dans mon esprit.

- April..., chuchote-t-il désespérément.

Je me retourne lentement et plante mon regard dans le sien.

- Je suis désolé, je n'aurais peut-être pas dû. Je ne t'ai même pas demandé et je sais que c'est bizarre je reste ton prof mais...

Soudain, avant qu'il ne continue sa phrase, je l'attrape et plaque mes lèvres sur les siennes.

Il semble stupéfait pourtant il ne perds pas de temps avant de répondre à mon baiser.

Mon corps frissonne violemment au contact de sa bouche brûlante.

Mon cœur a eu raison de moi.

Il presse ma mâchoire et mon estomac se tord.

Bon sang, je suis en train de rouler une pelle à mon prof d'art !

D'une main autour de ma taille il me rapproche de lui et il approfondit notre baiser en caressant ma langue avec la sienne.

Je me sens défaillir quand je sens deux mains m'agripper les cuisses et me soulever.

Mes jambes entourent ses hanches et il me pose sur la table sans arrêter de m'embrasser.

Je tire sur son t-shirt en y laissant des traces de fusain qui était resté sur mes doigts et une de ses mains passe dans mes cheveux.

Nous nous détachons quelques secondes pour reprendre notre souffle. Ses yeux sont rivés vers moi et me supplie de continuer.

Nos bouches se retrouvent plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.

Sa main remonte sous ma jupe et au moment où j'allais le ré-embrasser la porte s'ouvre à la volée.

Nous nous détachons tout de suite.

Dans l'encadrement de celle-ci se trouve monsieur Scott, le gardien, avec un air choqué sur le visage.

La tension entre Eli et moi disparaît et le charme retombe.

Merde, qu'est-ce que j'ai fait !

*******

Bon , bon , bon !

Ce chapitre retourne l'estomac !

J'ai adoré écrire celui-ci, malgré qu'il soit assez court je peux dire qu'il marque un tournant dans l'histoire d'Eli et d'April!

Que va faire monsieur Scott ?

Et comment vont réagir les deux tourtereaux ?

Les prochains chapitres risquent d'être très intéressant !

Voili voilou !!

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