L'Oeuvre

8. Un simple égarement

Pdv April
Vendredi 25 Novembre, 10h02

- Puisque je te dis non, non c'est non Ava.

- Mais April, qu'est ce qui t'en empêche sérieux ? Tu sais que ça pourrait te faire du bien ? Aaron, tu es d'accord avec moi?

Aaron qui était en face de nous avec son manga ne lève même pas les yeux avant de répondre.

- Alors là non, je ne me met pas dans vos délires . Si elle ne veut pas, elle veut pas c'est tout.

Nous sommes à la bibliothèque depuis une dizaine de minutes et Ava c'était lancée dans un monologue du pourquoi du comment je devrais avoir un nouveau copain.

- Mais imagine, si tu sors avec un autre garçon, Jason te lâchera et tu seras enfin heureuse, tu passeras à autre chose et tu oublieras l'autre con.

- Ça ne marche pas comme ça Ava. Je le trouve où ce garçon moi?

- Je peux m'en charger moi, je connais des tas de garçons cools pour toi.

Aaron et moi éclatons de rire. Ce qui nous vaut quelques regards noirs des autres élèves.

- Alors là certainement pas, excuse moi de te le dire mais tu as des goûts douteux en terme de garçons.

Ses yeux s'écarquillent et ceux d'Aaron aussi.

- C'est toi qui dit ça ? Dit ce dernier.

Je comprends alors qu'il fait référence à mon ex...
Je me lève et empoigne mon sac.

- Bah où tu vas ? Demande ma meilleure amie.

- Chez Stone, je dois lui demander des conseils pour un truc.

- Vraiment ? Même après toutes les vacheries qu'il t'envoie dans la tronche ?

- C'est vrai surtout après l'épisode du secrétariat, ajoute mon autre ami, tu as du courage, moi j'aurais pas osé.

- Oui, j'ai besoin de son aide.

Je me retourne vers la porte et entend encore la voix d'Ava dans mon dos

- En tout cas repense à ce que je t'ai dis. Car en attendant ce n'est pas monsieur Stone qui te ferras oublier Jason.

Ça c'est sûr.

Le couloir est silencieux quand je sors de la bibliothèque. Quelques élèves squattent ici et là beaucoup sur leur téléphone et d'autres en pleine conversation sur une certaine Luna qui aurait enchaîné 3 garçons lors d'une même soirée.

J'arrive alors à la porte de la salle d'art, elle est entrouverte. J'ai un léger aperçu sur mon prof à son bureau.

Sa main coincée dans ses boucles brunes. Ses manches de chemise retroussés et qui dévoilent ses avants-bras et ses yeux rivés sur une feuille de cours.

Je sors de ma rêverie quand son regard se tourne vers moi.

Prise la main dans le sac.

- Qu'est-ce que tu veux la rouquine ?

Toujours aussi aimable cette énergumène.

- Des conseils.

- J'ai pas le temps.

Sa réponse est sèche et rapide.

- S'il vous plaît ? Essayais-je

Il ne répond même pas.

- C'est votre boulot de prof.

Aucune réponse.

J'allais repartir quand je l'entends soupirer.