~ Chapitre 30 : Indésirables ~

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~ Chapitre 30 : Indésirables ~

(- Attention, petites scènes érotiques et explicites en perspective -)

— Ne vous inquiétez pas Betty, je m'en charge, je lui annonce tout en commençant à débarrasser la table, sans attendre. Allez vous reposer un moment plutôt, cela vous donnera meilleure mine pour quand Georges arrivera, j'ajoute au passage.

Je lui souffle ce conseil un ton plus bas pour ne pas que Tanner l'entende. De toute manière, il a son nez dans son téléphone, donc il n'y a pas vraiment prêté attention, sinon il aurait constaté, tout comme moi, que notre jolie veuve n'est visiblement pas insensible aux attentions de notre cher Docteur Greyson et que son impossibilité à rester à déjeuner d'aujourd'hui la mine bien plus qu'elle n'a voulu l'admettre. Ces joues, bien moins creusés depuis que la révolte digestive s'est calmée, rosissent légèrement et cette fois elle ne me contredit pas et acquiesce sans plus tergiverser sur le sujet.

Georges est devenu un argument de poids pour inciter Betty à y aller encore une peu doucement et à accepter de faire la sieste, alors que, jusqu'ici, elle considérait que c'était un truc de vieux.

A 79 ans, elle n'est pas vieille, avait-elle argumenté lundi, quand je lui avais suggéré l'idée pour la première fois.

Dire que moi, à 24 ans, je n'aurai pas hésité. Crapuleuse, la sieste, cela va de soit car sans mon sexy Biker, c'est tout de suite moins fun.

Faut dire que depuis dimanche, ce cher Docteur Greyson, toujours tiré à quatre épingles, est revenu chaque jour, aussi bien en fin de matinée, profitant ainsi de l'occasion pour se faire inviter à déjeuner, qu'à l'heure du thé qui tend à se prolonger au fil des jours.

Il semble apprécier mes quelques talents culinaires mais son assiduité est surtout motivé par l'idée de revoir celle que je soupçonne être devenue l'objet de toutes ses attentions. Et pas qu'à cause de son état de santé déjà bien moins préoccupant aujourd'hui, qu'en début de semaine et qu'il met pourtant toujours allègrement à profit pour la courtiser.

Lundi Betty n'a pas trouvé cela anormal qu'il vienne s'enquérir de son état mais semblait surprise, agréablement je crois bien, qu'il s'attarde autant et accepte de rester à nouveau à manger.

Mardi, elle a commencé à se sentir un peu mieux, à reprendre un peu de force et prétendait cela un peu exagéré qu'il vienne deux fois dans la même journée. Pourtant, je l'ai surprise à se hâter devant le miroir de sa salle de bain afin de vérifier sa mise quand Jack nous a bruyamment annoncé l'arrivé de son soupirant.

Ce cher Georges a clairement cru qu'elle s'inquiétait pour les frais médicaux et lui a vite fait comprendre qu'il ne lui en couterait rien, qu'il s'agissait de visites de courtoisie car non seulement il était dans les parages, mais en plus il prétendait que c'était lui plutôt qui abusait de notre hospitalité, vu qu'à chaque fois on le gardait à manger.

Cela n'empêche qu'hier après midi, après une bonne sieste réparatrice, Betty a sollicité mon aide afin de pouvoir faire un effort vestimentaire pour sa visite présumée à l'heure du thé et à laquelle elle s'attendait visiblement.

J'ai réussi à lui faire entendre raison quand j'ai compris qu'elle voulait s'habiller normalement et le recevoir dans le salon principal.

Faire autant d'effort pour renfiler une chemise de nuit, peu de temps après son départ, ne me semblait pas vraiment recommandé dans son état encore un peu trop affaibli à mon goût. Je lui ai alors proposé un compromis : sa plus belle chemise de nuit, son gilet du dimanche, ses chaussons tout neufs et son joli plaid en crochet fait main, histoire de lui recouvrir les jambes quand elle s'installerait sur l'un des deux fauteuils de son petit salon privé pour plus d'intimité.

Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant