~ Chapitre 4 : Confidences ~
Bien que la tentation soit grande, car je me sens sur les rotules, après avoir avalé deux aspirines avec un grand verre d'eau fraiche, au lieu de me contenter de lui envoyer un texto, me voilà en train de gravir à pas lent les marches de l'escalier de service vers le loft de mon frère, situé juste au dessus du mien.
Je n'ai qu'une hâte, m'acquitter de la mission que m'a imposée notre mère et m'offrir ensuite un long bain moussant et une bonne nuit de sommeil.
Pour noyer mon sentiment de gêne plus que mon chagrin et me remettre de mes émotions, on a presque fait nuit blanche avec Elly. On a trop bu, beaucoup médit sur les salopards tels que Benson le conard, juré pas mal, pleuré un peu, regretté certaines choses et fait des plans sur la comète pour d'autres, mais au final, mon plus gros regret a été de devoir quitter notre appartement, après avoir laissé partir mon amie avec l'homme de sa vie.
Elly m'a fait promettre de rester en contact, malgré les kilomètres qui nous sépareront dorénavant, mais je crains fort qu'une fois loin des yeux, maintenant que nos études et notre colocation sont achevées, le proverbe finisse par dire vrai.
Enfin, on verra ce que l'avenir réserve à notre amitié. Je lui ai envoyé un petit message pour dire que j'étais bien arrivé et en retour j'ai reçu une photo de la vue qu'offre leur nouveau chez eux. Malgré les inconvénients, Elly a enfin accepté d'aménager avec James dans un des appartements du bâtiment à rénover dont ils se sont porté acquéreur avec l'aide de sa famille à lui. Facile, les Jefferson sont dans l'immobilier et savent dénicher les bonnes affaires. Ils ont l'intention de moderniser et mettre au goût du jour tout l'immeuble, avant de relouer chaque logement ainsi recréé. Un beau projet et un sacré investissement qui devrait finir par leur rapporter gros, une fois terminé. James était convaincu que vivre sur site était le meilleur moyen de surveiller l'évolution des travaux, Elly raffolait moins de l'idée de subir les bruits incessants qu'ils engendreraient inévitablement. De toute évidence James a eu gain de cause.
Je leur envie leur relation presque fusionnelle et pourtant super respectueuse, car celle que j'entretenais en secret avec Bradley, était excitante certes, mais pas vraiment saine. Faut dire que mes possibilités de comparaisons étaient maigres. Avant lui, j'avais eu quelques flirts plus ou moins poussées et trois amants pas terribles. Heureusement, au moins l'un d'eux s'était avéré meilleur ami qu'amant et le lien amical et la collaboration professionnelle qui en avait résulté m'a rapporté certains avantages non négligeables. Pierce Parson, le geek sexy dont je croyais être amoureuse et à qui j'avais confié non seulement ma virginité mais aussi toutes mes économies en dernière année de lycée, au grand désarroi de mon père, pour ce qui est de mes économies, pour ma virginité, je crois qu'il ne l'a jamais su. En attendant Peter les a sacrément bien investis et faits fructifier car maintenant je suis une des actionnaires de sa start-up et elle rapporte pas mal depuis qu'elle est côté en bourse.
En attendant, Bradley ayant été le premier à me faire vraiment grimper au rideaux, je me suis crue un tantinet amoureuse et imaginée que notre histoire avait le potentiel pour devenir une relation plus sérieuse, mais avec le recul, quelques verres et une bonne remise en perspective avec Elly, j'ai réalisé que je m'étais complètement fourvoyée. Ce cher Benson le Conard a été un bon mentor, stimulant à souhait et passionné, je dois lui concéder au moins ça, surtout dans le cadre du travail, où il a su mettre à profit, le regain de créativité que je lui ai inspiré à travers mon regard un peu naïf et ma sensibilité. Donc surtout par intérêt en fait car, quand j'y repense, moi, en tant que personne, je ne l'ai jamais vraiment intéressé.
D'après Elly, c'est parce qu'il n'était pas mon âme sœur. Elle est convaincue qu'un jour, le véritable amour croisera mon chemin.
Perso, après ce qu'il s'est passé chez Vancouver et la manière dont je me suis sentie en me retrouvant face à la pauvre Alice, enceinte, à cause du rôle que Benson m'a plus ou moins involontairement fait jouer, je ne suis pas prête à recommencer. Déjà que je n'étais pas pressée de me caser, quoiqu'en dise ma mère, j'ai bien l'intention de reprendre ma vie en main et rester célibataire encore un bon moment.
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Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)
RomanceIsabella Miller pensait que partir étudier à New-York, même si le choix de son orientation professionnelle était dicté par sa famille, lui permettrait au moins de se soustraire un peu à l'autorité parentale mais, même à distance, sa mère n'a cessé d...