~ Chapitre 19 : De retour à l'hôpital ~
(POV Tanner)
— Je crois qu'on est attendu, je signale à ma belle en pointant du doigt un pingouin à casquette avec une pancarte à son nom.
— Bonjour mademoiselle, monsieur, nous salut un petit asiatique tiré à quatre épingles, avec un léger accent. Lee Cheng, pour vous servir. Monsieur Parson m'a mandaté pour vous conduire où vous le désirez, à votre hôtel si vous souhaitez vous rafraichir d'abord, ou directement auprès de votre frère si vous préférez, indique notre chauffeur avec un sourire factice et une courbette ridicule. J'ignore s'il se moque de nous ou de lui-même, mais peu importe. Sa simple présence m'énerve car évidement, il est envoyé par Parson, le Geek plein de fric. Qui d'autre, je grogne intérieurement en resserrant légèrement ma prise autour de la taille de ma chérie.
Le fait qu'il nous envoie un taxi avec chauffeur ne devrait pas m'étonner et je devrais sans doute lui en être gré, dans la mesure où cela nous évite les transports en commun bondés ou une longue attente dans la queue qui ne cesse de s'allonger côté taxis, car il ne saurait être question de location d'un véhicule ici. Pas un 4 juillet avec toutes les festivités qui ont lieux en ce moment même un peu partout, mais ce témoin vivant du côté super friqué du monde dans lequel évolue ce type m'énerve. Il me rappelle l'énorme écart qui sépare le monde d'Isabella du mien.
Ma jolie blonde me jette un rapide coup d'œil, comme si elle cherchait mon approbation, alors qu'au final, ces désirs sont tous ce qui m'importe, alors je m'empresse de camoufler mon mécontentement et de la rassurer.
— On fait comme tu préfères mon cœur, c'est toi qui décide. Je ne te lâche pas d'une semelle, je précise pour qu'elle sache que je n'ai pas l'intention de la laisser y aller sans moi, au cas où elle songerait à me déposer et se rendre seule au chevet de son frère.
Bon, c'est clair qu'au lieu de me rendre dans un hôpital qui ne dispose que de rares distributeurs de jus de chaussettes, je préfèrerai de loin boire une bonne bière bien fraiche au bar d'un Hôtel, mais il est hors de question que je laisse tomber ma belle.
Le sourire plein de gratitude qu'elle m'offre avant de s'adresser à notre chauffeur tempère un peu ma mauvaise humeur et me conforte dans mon choix.
Cela n'empêche que voir ce type, tout sourire, en costard cravate scruter la foule des arrivants, la pancarte au nom de Mademoiselle Isabella Miller bien en vue, puis son visage se froisser un peu en découvrant le bras de la dite demoiselle enroué autour de ma taille, le doigt crocheté dans un passant de mon jean, alors que le mien reposait sur ses frêles épaules, a été comme une piqure de rappel me signifiant que je ne suis pas issu du même milieu.
— Allons à l'hôpital d'abord, tranche-t-elle dans un soupir résigné.
Je la sens tendue, pleine d'appréhensions, alors je la maintient serré contre mon flanc afin qu'elle sente que je ne la lâcherai pas et laisse notre pingouin me délester de nos bagages sans faire d'histoire, puis nous précéder vers une berline noire aux vitres arrières teintées.
L'avantage d'avoir un taxi de luxe avec chauffeur attitré, car il nous a indiqué en passant qu'il nous a été alloué aussi longtemps qu'on aura besoin de ses services, peu importe la durée de notre séjour, c'est que l'habitacle sent bon le propre et pas l'après rasage bon marché, la transpiration âcre et le tabac froid, comme c'est souvent le cas. On peut même le biper à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, d'après ce que j'ai compris. J'ignore combien il est payé pour ça, mais il mérite une bonne paie car il conduit comme un pro et semble connaitre Boston comme sa poche car on arrive à l'hôpital plus vite qu'annoncé par le GPS de mon portable quand j'ai fini d'envoyer un message au Prez', pour le tenir informé de notre situation. Ce type nous a carrément fait passer par des rues dans lesquelles je ne me serai pas risqué et par le sous-sol d'une tour plein de bureaux, il me semble, le tout pour nous éviter de rester bloquer dans plus d'une artère embouteillée.
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Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)
RomansaIsabella Miller pensait que partir étudier à New-York, même si le choix de son orientation professionnelle était dicté par sa famille, lui permettrait au moins de se soustraire un peu à l'autorité parentale mais, même à distance, sa mère n'a cessé d...