~ Chapitre 14 : Biker, Gentleman-farmer ou Etalon sauvage ~
— Hé, mais ça ne vas pas, non ! Je m'exclame, quand je me prends une pluie de paille fraiche sur tout le corps alors que je me penchais pour récupérer la brosse que j'avais posée en équilibre sur le rebord du box de Scotty.
Ce cheval farceur n'a rien trouvé de mieux à faire que la pousser de son museau au moment où je tendais le bras pour l'attraper et le ranger dans le sceau avec la douce, quand j'ai eu enfin terminé de le bichonner. A croire qu'il avait envie que je continue.
Afin de retourner à l'intérieur du box pour la récupérer, j'ai du faire le tour du clown de service, qui secoue sa tête en pouffant, me faisant bruyamment savoir qu'il est fier de sa petite blague.
Le temps que je me penche pour la repêcher sur le sol encore humide à cause du nettoyage approfondi que Tanner vient d'effectuer, voilà que ce dernier se radine avec de paille fraiche et m'envoie la totalité du contenue de sa fourche bien trop remplie, dessus, au moment où je me redressais.
Au moins le bruit du manche de la fourche se cognant contre le bord en bois du box m'a instinctivement poussé à fermer mes yeux.
Je souffle par la bouche, menton et lèvre inferieure poussés en avant afin de chasser un maximum de paille de mon visage avant de les rouvrir, puis je balaie mon front avec la manche de mon haut pour décoller les poussières qui adhèrent déjà à ma peau un peu moite de transpiration à force de travailler avec Monsieur le fermier du dimanche.
— Isa ? S'étonne-t-il en me voyant réapparaitre devant ses yeux écarquillés de surprise, mon corps recouvert de brins jaunes pâles.
A force de piques et de remarques pas toujours anodines, ce crétin m'a indirectement mise au défi de lui prouver que les anecdotes sur mon passé fermier étaient réelles et pas purement et simplement inventées. J'ai l'impression que, depuis qu'on est ici, Tanner me teste. Il me prend clairement pour une petite citadine trop riche qui n'a sûrement jamais vraiment travaillé dur et a toujours pu compter sur du personnel pour effecteur les tâches les plus ingrates. On aurait dit qu'il croit que j'ai peur de me salir les mains, ou que je trouve certains travaux pas dignes de mon pseudo rang social. Certes, je suis née au sein d'une famille riche et le hasard a voulu que le contenu de mon compte épargne m'ait permise d'aider Pierce à se lancer et que j'y ai gagné non seulement un ami sincère, mais aussi une petite fortune grâce à laquelle, si je le désirais vraiment, je pourrais vivre de mes rentes jusqu'à la fin de mes jours sans lever le petit doigt, mais ça Tanner l'ignore et vue la manière dont il semble me considérer, je ne suis pas prête à le lui dévoiler. D'autant que je n'ai pas l'intention de rester sans rien faire. J'ai prévu de travailler et d'apporter ma contribution à la société, comme tout un chacun.
Un peu piqué dans ma fierté, je me suis donc efforcée de le seconder dans les diverses taches qu'il avait clairement prévu d'accomplir ici, alors qu'il prévoyait de me laisser profiter de cette visite à Little Barnes Shelter pour me permettre de monter à cheval pendant ce temps là.
Entre Scotty le farceur et moi, le courant est bien passé, mais j'ai beau avoir adoré découvrir plus en détail l'étendue de ce petit ranch en la parcourant sur son dos, pendant que Tanner s'attelait aux autres tâches que Betty lui a confié, après le succulent repas qu'on a partagé ensemble ce midi, je n'ai pas pu m'empêcher d'anticipant ces besoins en en entreprenant certaines de ma propre initiative, avant même de partir en balade.
J'espérais ainsi lui en boucher un coin et tuer dans l'œuf ses préjugeais autour des gens friqués que je ne méritais pas, mais là, j'ai l'impression d'avoir à nouveau l'air d'une pauvre citadine un peu gauche, qui n'a pas sa place dans une étable.
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Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)
RomanceIsabella Miller pensait que partir étudier à New-York, même si le choix de son orientation professionnelle était dicté par sa famille, lui permettrait au moins de se soustraire un peu à l'autorité parentale mais, même à distance, sa mère n'a cessé d...