~ Chapitre 34 : Pires cauchemars ~

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~ Chapitre 34 : Pires cauchemars ~

(- POV de Tanner -)

Comment on a pu en arriver là ? Cela me dépasse, mais je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma chienne de vie. Pourtant, j'en ai vu d'autres. Surtout pendant mes années de services dans l'armée, même si celles qui ont précédées mon engagement à tous juste 18 ans, n'ont pas toujours été exempte de toute violence, mais cela ne surprendra personne, vu que j'étais un orphelin métis amérindien.

Plus d'une fois, j'aurai pu y laisser ma peau à l'époque où je bossais pour l'oncle Sam. La dernière étant la fameuse goutte d'eau de trop. La blessure qui vous fait remettre votre engagement en question et revoir vos priorités. Alors même si, après une période de convalescence assez pénible, j'ai été considéré comme apte au service, j'ai préféré ne pas renouveler mon contrat. Pourtant, mon état d'esprit est tel que je serai prêt à rempiler et courir le risque de me sacrifier à nouveau si cela pouvait éviter à ma fée guerrière d'encaisser tout ce qu'elle a du subir à cause de moi et mes peurs, ces dernières heures.

Voir le visage de ma douce se tordre de douleur et ruisseler de larmes, rien qu'à la vue de Winnie a été un supplice, surtout quand elle a refusé tout net d'écouter mes ridicules tentatives de rectifier le tir.

Comprendre que la lampe sur pied lui servait, non pas de béquille pour se stabiliser, mais de bouclier pour me garder à distance et réaliser qu'elle tentait de s'éloigner de moi à tout prix, malgré le risque de se blesser avec ces foutus débris de verre, vestiges d'une soirée trop arrosé, m'a choqué.

Pourtant ce n'était rien comparé à assister en direct à sa fuite en avant.

Avec Hunter qui avait choisi ce moment là pour me rappeler, à cause des recherches que je lui avais demandé de faire sur Isha et Winnie et le fait qu'il m'a fallu enfiler le minimum vital de fringues, car je pouvais difficilement me lancer à sa poursuite à poil, j'ai perdu un temps précieux avant de pouvoir tenter d'intercepter ma belle.

L'espoir de rattraper le coup au plus vite m'a échappé en même temps que la situation car ma Fée furieuse était déjà hors de portée, avant que je ne mette un pied dehors.

J'ai eu beau l'appeler, crier son nom, lui hurler de m'écouter, Isabella est restée sourde à la moindre de mes suppliques.

Putain, qu'est-ce qui m'a pris de demander à l'autre tarée de l'intercepter pour moi ?

Si j'avais pris le temps d'analyser la situation au lieu de réagir comme un crétin, ma chérie n'aurait pas fini par payer ma connerie au prix fort.

Voir ma femme perdre l'équilibre, tenter de se rattraper sans y parvenir et finir sur la route à chercher un moyen d'amortir sa chute alors que cette putain de C4 cabriolet du voisin lui fonçait dessus, est une horreur sans nom. Le pire a été de constater qu'il avait beau freiner plein pot pour essayer de d'éviter l'impact imminent, cette maudite voiture n'avait aucun moyen de dévier sa trajectoire à cause des véhicules qui stationnaient de part et d'autre de la route.

J'ai couru comme un dératé dans l'espoir de la rattraper avant qu'il ne soit trop tard, mais je n'ai pu qu'assister impuissant à l'accident.

J'entends encore clairement chaque bruit infernal dans mon esprit, qui ne cesse de me torturer en repassant la scène en boucle, sans pouvoir en modifier l'issue.

Cela n'a duré que quelques secondes tout au plus mais j'ai eu l'impression d'assister, impuissant, à un film d'épouvante en slow motion et maintenant, je fais les cent pas dans ce couloir d'hôpital, qui empeste le désinfectant et les médicaments, à me maudire intérieurement.

Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant