~ Chapitre 37 : Alerte à Little Barnes Shelter ~

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~ Chapitre 37 : Alerte à Little Barnes Shelter ~

(POV Isabella)

— Tu es prête ? Me demande mon beau brun, tout sourire et ravi de pouvoir enfin me ramener avec lui, pendant qu'il glisse un bras dans mon dos et l'autre au creux de mes genoux.

Sans attendre une réponse de ma part, il me soulève délicatement pour me déposer avec précaution dans le fauteuil roulant qui a été loué spécialement pour moi.

Enrouler mon seul bras encore à peu près valide autour de son cou équivaut sans doute à un consentement tacite.

D'un côté je me sens soulagée de pouvoir enfin quitter cette chambre d'hôpital.

Aussi luxueuse qu'elle soit, rester cloué au lit pendant plusieurs jours d'affilés, même dans un service VIP, ce n'est pas des plus reposant. Puis devoir laisser de parfaites inconnus prendre en charge votre toilette quotidienne, je ne le souhaite à personne. Cependant, je n'avais pas le choix.

Entre la foulure de mon poignet gauche et l'entorse à la cheville droite, en plus de ma jambe dans le plâtre et mes deux côtes fêlées, j'étais dans l'incapacité de me déplacer autrement qu'en me faisant porter ou en fauteuil roulant. Et encore, si quelqu'un acceptait de m'y installer. Pour ça, heureusement, j'ai pu compter sur mon homme.

Tanner est aux petits soins avec moi. Il a été jusqu'à refuser de quitter mon chevet, même la nuit, ce qui l'a pourtant contraint à les passer dans des positions pas très confortables.

Une autre raison pour laquelle j'ai hâte de quitter ces lieux, retrouver un grand lit, pas forcément King-size, mais au moins un lit double.

Pour autant, je suis loin de pouvoir récupérer mon autonomie et mon intimité, même si je vais sacrément y gagner au change. Tant que mon poignet sera coincé au creux d'un atèle et ma cheville droite pas en mesure de porter mon poids à l'aide de béquilles, ma mobilité restera des plus réduites.

Malgré tout, j'appréhende la suite car, à partir de maintenant, je ne vais plus pouvoir compter sur le personnel du service VIP pour prendre soin de moi au quotidien. Même si l'intimité imposée entre le personnel et moi, contrainte et forcé par les circonstances, m'a fait éprouver plus d'une fois des sentiments de gêne et d'embarras, j'ai fini par m'habituer à eux.

D'ailleurs j'adresse un sourire aux soignants qu'on croise et les remercie d'un sourire et un regard qui exprime, je l'espère, toute ma reconnaissance car je ne trouve pas de mots pour exprimer ma gratitude autrement.

Une fois dehors, j'ai l'impression de respirer un peu mieux et en profite pour remplir mes poumons de l'air doux légèrement parfumé aux fleurs qui décorent les abords du bâtiment et qui me change radicalement des odeurs médicamenteuses qui saturaient même les couloirs du service VIP, dont j'étais pourtant la seule bénéficière.

Comme depuis le début de mon trop long séjour ici, Chayton s'occupe de tout. Il s'enquit de mon bien être au moindre geste ou mouvement imposé à mon corps en voie de guérison certes, mais toujours douloureux et s'empresse de s'excuser dès que j'ai le malheur de grimacer ne serait-ce qu'un tant soit peu.

J'ai hâte d'aller mieux, de guérir, ou au moins de retrouver un peu plus d'autonomie, mais j'ai bien peur que ma patience, ainsi que celle de mon homme, soit mise à rude épreuve pendant encore un bon bout de temps et cela me préoccupe beaucoup.

J'ai beau être pressée de partir d'ici, une partie de moi est inquiète de ce que l'avenir immédiat nous réservera et cela malgré toutes les dispositions déjà prises. J'appréhende la suite au point d'en avoir l'estomac noué.

Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant