~ Chapitre 40 : Régulière, épouse ou banquière ~
(- POV d'Isabella -)
— Alors toi et Bouncer ? Je lance par dessus mon verre de citronnade vers ma tante quand on se retrouve enfin un moment en tête à tête.
Depuis le départ de Tanner, j'en ai pris plein les mirettes. L'intérieur du chalet est splendide, étonnamment moderne, surtout comparé à l'aspect des extérieurs qui auraient bien besoin d'un bon rafraichissement, et très pratique dans mon cas, grâce au fait que la majorité de sa superficie habitable se situe de plain-pied et semble pour ainsi dire avoir été conçu pour s'adapter à l'utilisation d'un fauteuil roulant. Je soupçonne néanmoins les filles d'avoir déplacé certains éléments pour rendre ma circulation plus facile, d'autant plus quand j'ai pu apercevoir les chambres d'amis qui resteront inoccupées et me sont apparues bien plus encombrées que la suite parentale, mais dans l'ensemble, cet endroit est parfait.
La vue qu'offrent les ouvertures, peu importe de quel côté on regarde, sont des plus inspirantes pour mon âme d'artiste et au moins, grâce à la large terrasse couverte qui borde trois côtés du bâtiment, j'aurai la consolation de pouvoir m'en donner à cœur joie avec mes crayons et mes pinceaux pendant cette période de repos forcé.
Puis les filles ont été vraiment épatantes. Elles ont tout organisé en un rien de temps et tout fait pour que je puisse me sentir aussi à mon aise que possible, malgré les circonstances qui m'ont amené à m'installer ici.
J'ai même eu droit à une douche relaxante grâce à l'aide de Maria.
Au début, j'ai eu un peu de mal à devoir m'en remettre à elle et faire à nouveau une croix sur mon intimité en repoussant encore une fois les limites de ma pudeur. Le fait d'en être déjà passé par là à l'hôpital et de savoir que cette beauté latine aux formes bien plus pulpeuse que les miennes est infirmière elle aussi, et qu'elle en a donc sûrement vu d'autres, m'y a aidé. Tout comme sa gentillesse, sa prévenance et ses tentatives de me préserver autant que possible, ont facilité ce moment.
Une de mes Play-liste diffusée grâce à une enceinte Bluetooth m'a presque permis d'oublier le bruit infernal qu'ont fait les projections d'eau contre le sac plastique qui protégeait mon plâtre. Au moins, je suis arrivée à un stade de ma guérison où je peux ôter mon atèle de poignet et me libérer de mon bandage à la cheville avant de me laver. Un membre qui macère dans son jus est déjà amplement suffisant à mes yeux.
Confortablement installé sur un canapé d'angle, moderne et moelleux à souhait, bien calé grâce à plusieurs coussins colorés, je savoure ma citronnade et croque dans un des cookies fait maison par Melly, la jolie Frenchy, en attendant que ma tante se décide à m'en dire plus sur ce beau gosse avec qui je l'ai vu échanger quelques texto.
Elle a jeté un regard furtif en direction de la suite parentale, où Maria est en train de se charger du nettoyage de la salle de bain qui a subi, elle aussi, les inconvénients de mon état.
Heureusement que la régulière m'a encore remercié dix fois pour ce travail et ait tenu à m'assurer à quel point elle l'apprécie, autant que les avantages financiers et personnels qu'ils lui procurent car, sans ça, j'aurais eu du mal avec l'idée de faire travailler ainsi, pour moi, une régulière du Club.
Cela me gêne fortement de dépendre des autres et de les laisser se charger de certaines choses à ma place, mais apparemment ce n'est pas ainsi que les femmes du Club considèrent les choses.
Elles parlent d'entraide et de solidarité entre membres d'une même grande famille. Des principes clairement régis par des règles tacites, dont j'ignorais tout, alors que, comme elles se sont empressées de me le rappeler, j'aurais mis en applications les principes de ma propre initiative en proposant de travailler gratuitement pour Jolene dans le cadre de la rénovation de sa boutique, en prétextant qu'elle était de la famille de ma tante et que j'étais logée et nourrie chez Babette, sans rien débourser.
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Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)
RomanceIsabella Miller pensait que partir étudier à New-York, même si le choix de son orientation professionnelle était dicté par sa famille, lui permettrait au moins de se soustraire un peu à l'autorité parentale mais, même à distance, sa mère n'a cessé d...