— Mademoiselle Miller, ravie de vous revoir. Je présume que vous êtes venue pour votre RV avec la DRH, me demande mon ancien patron tout en se dirigeant vers moi, la main tendue et un large sourire aux lèvres.
J'adore cet homme. Physique avenant et souriant, un côté bon père de famille qui m'a de suite fait me sentir à mon aise avec lui et la capacité de diriger son entreprise avec une main de fer dans un gant de velours. Il en impose sans contraindre, sait motiver ses troupes pour qu'ils aient envie de donner le meilleur d'eux même et ce en restant accessible alors qu'il brasse des millions.
— Bonjour Monsieur Vancouver. Oui, j'en viens justement, et euh, merci beaucoup pour la prime. Je ne m'y attendais pas, je lui réponds, mais si je rougis légèrement, c'est surtout parce que je me vois mal lui avouer que si je traine encore ici, ce n'est pas tant pour le remercier en personne, même si c'était dans mes intentions depuis que j'ai découvert le montant de la somme qu'ils ont prévu de me verser, mais surtout pour me rendre au bureau de Bradley Benson, mon mentor et amant secret, que j'aimerai bien voir devenir mon petit ami officiel, maintenant que plus rien ne l'empêche puisque je ne suis plus stagiaire ici.
Cela fait une semaine qu'on ne s'est pas vue et les occasions se font plus rares, maintenant que je ne travaille plus entre ses murs, mais grâce à ce rendez-vous aux ressources humaines, je comptais lui rendre une visite surprise et en profiter pour lui remettre en main propres une invitation au Gala qu'organise ma famille, en espérant qu'il accepte d'être mon cavalier pour l'occasion. Déjà qu'il n'a pas pu assister à ma remise de diplôme à cause d'un voyage d'affaire de dernière minute et qu'on ne s'est pas vu ce week-end car c'était apparemment son tour d'avoir la garde de sa fille Rosaline.
Au moins ça nous a permise à Elly et moi, ma colocataire et amie de promo, de fêter comme il se doit notre succès en compagnie de son petit ami James, heureusement baptisé Sam pour l'occasion, car on n'a pas fait semblant.
— Vous l'avez amplement mérité. C'est en grande partie grâce à votre collaboration avec Monsieur Benson et votre travail exemplaire, qui a fait la différence pour décrocher ce contrat avec cette chaîne d'Hôtels, alors c'est normal que l'on vous offre une petite part du gâteau. Vous y avez droit, au même titre que les autres membres de l'équipe. Vous étiez simple stagiaire certes, mais pour moi c'est une question de principe. D'ailleurs vous êtes certaine qu'il n'y a pas moyen de vous convaincre de venir travailler chez nous, me relance le quinquagénaire grisonnant, grâce à qui j'ai rencontré le beau Brad qui me rend si fébrile.
Bradley a été le meilleur mentor dont j'aurai pu rêver et ce dans plus d'un domaine, je songe en rougissant d'avantage à cause des souvenirs érotiques qui affluent dans mon esprit aussitôt émoustillé rien qu'à l'évocation de mon amant très expérimenté. Il a dix ans de plus que moi et déjà bien vécu sur ce plan là, mais ce n'est pas moi qui m'en plaindrait. Pas après les quelques crétins et fils à papa, aussi prétentieux que maladroits, qui ont croisé mon chemin. Mon père par contre...
— Je crains de déplaire à mon père si je le prive d'un retour sur investissement, je me permets de répondre à mon ancien patron avec un soupir de regret.
Déjà qu'il n'a pas aimé que je postule chez un concurrent plus ou moins direct au lieu de tenter ma chance chez un de ses amis qui gère une boite comme celle de Miller & Co, mais dans un autre état, alors ce n'est pas dit qu'il voie d'un très bon œil qu'en prime, j'ai autant fraternisé avec l'ennemi.
Monsieur Vancouver ne m'en a jamais tenu rigueur lui, que je sois la fille d'un de ses rivaux potentiels dans le métier. Ce brave homme, marié et père de trois enfants, de réputation fidèle et aussi heureux en ménage que dans sa vie professionnelle, contrairement à mon paternel, m'a traité comme n'importe quel autre stagiaire.
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Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)
RomansaIsabella Miller pensait que partir étudier à New-York, même si le choix de son orientation professionnelle était dicté par sa famille, lui permettrait au moins de se soustraire un peu à l'autorité parentale mais, même à distance, sa mère n'a cessé d...