~ Chapitre 25 : Doutes et café froid ~
(- POV de Tanner -)
— Eh, bien, t'en tire une sale tronche, s'exclame Rowdy en débarquant dans la salle de pause du DDNC.
Je m'apprêtais à mettre en chauffe l'appareil à expresso pour m'en préparer une double dose afin de revigorer un peu mes forces mises à rude épreuve depuis notre retour de Boston.
L'absence de Candy-man et Spijker et la répartition des tâches, que cela a engendrée, a pas mal augmenté mon temps de travail ici. Il n'en a peut-être pas l'air comme ça, mais mine de rien, notre grand tombeur abat pas mal de boulot de son côté. Puis il y a le retard pris dans mon travail de maroquinerie alors que j'ai impérativement besoin de renouveler mon stock de marchandises, mis à mal lors de l'incendie qui a ravagé notre ancienne boutique, en vue des ventes que je compte bien réaliser dès l'ouverture de la nouvelle. Et il y a les obligations diverses liés au bon fonctionnement des affaires du Club, bien sûr, alors par moment, je ne sais plus où donner de la tête. J'en suis arrivée à un point où j'ai du accepter la proposition de ma chérie d'aller chez Betty à ma place, histoire de s'assure que ma grand-mère de cœur se porte bien et de bichonner Scotty au moins une fois par semaine, afin qu'il puisse se dégourdir les jambes pendant une heure ou deux.
J'ai de la chance qu'Isabella soit aussi compréhensive et adore monter à cheval elle aussi car, sans son aide, je devrais bosser non stop si je veux pouvoir assurer sur tous les fronts. Cela dit, je ne suis pas le seul à être débordé. Je soupçonne Devon d'attendre avec autant d'impatience que moi, le retour de son associé.
Notre cher VP et Maria ont pu partir en amoureux et s'offrir des vacances sur le vieux continent, grâce à Mélodie, la petite femme de Hunter, qui leur prête sa maison en France. Heureusement pour le Prez', ces deux là rentrent demain, car pour ce qui est des deux autres.. Dire que ça fait déjà 15 jours qu'ils sont partis.
Loin de moi l'idée de me plaindre. Candy-man a une très bonne raison d'être aux abonnés absent en ce moment et je comprends parfaitement que le Prez' ait tenu à ce que Spijker reste avec lui, en soutien. Chez les Desert Devils on a toujours était solidaire les uns des autres, pour le meilleur et pour le pire, alors si pour aider un de mes frères je dois sacrifier encore quelques heures de mon précieux sommeil, je le ferais sans hésiter, même si après la nuit dernière ça commence à me peser un peu.
Je peux difficilement prétendre que Rowdy ait tort en ce qui concerne la tête de déterrée que je me traine, encore moins soutenir le contraire, car je n'ai pour ainsi dire pas fermé l'œil de la nuit. Et comme je me suis réveillé aux aurores et n'arrivais pas à me rendormir, au lieu de risquer de réveiller ma belle qui dormait toujours à poings fermés, je me suis levé sans un bruit et j'ai mis ce temps à profit pour bosser un peu dans mon atelier au rez-de-chaussée. Résultat, j'ai de tels cernes sous mes yeux que même mon teint hâlé ne peut rien pour les atténuer. J'aurais juste préféré qu'il s'abstienne de le pointer du doigt. Mon moral n'est déjà pas au beau fixe, alors je n'ai franchement pas besoin qu'il se foute de ma gueule en prime. D'autant qu'il connait parfaitement le pourquoi du comment, mais bon, il n'y est pour rien, alors je m'abstiens de répliquer vertement comme ça me démange de le faire.
Le grognement refrogné, qui m'échappe malgré tout, est vite couvert par le bruit de la machine qui se met en route dès que j'appuie un peu plus fort que nécessaire, pour l'enclencher.
— Je te comprends vieux, elle est canon ta meuf, mais faudrait peut-être songer à dormir un peu la nuit, tu ne crois pas, se moque-t-il en me donnant une tape dans le dos, avant de faire tourner le présentoir à capsules pour chercher sa propre dose d'or noir.
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Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)
RomansaIsabella Miller pensait que partir étudier à New-York, même si le choix de son orientation professionnelle était dicté par sa famille, lui permettrait au moins de se soustraire un peu à l'autorité parentale mais, même à distance, sa mère n'a cessé d...