~ Chapitre 10 : Chasse gardée ~
(- POV Tanner -)
— Salut frère, qu'est-ce que tu fous ici ? Me lance Spijker dès que je pose un pied sur le trottoir.
Quand j'ai vu qu'il restait une place de libre juste à côté de sa fourgonnette stationnée à proximité de l'angle de Horseman Road et Shelter Avenue, j'y ai garé mon pick-up avant qu'un autre ne me la pique.
— Rendez-vous avec la femme du Prez' et toi, je lui demande, un peu surpris de le voir à l'œuvre ici.
J'ai été étonné que Violette me contacte dans la matinée pour me demander de venir chez elle, d'autant plus quand elle a précisé que c'était pour discuter avec Devon et Jolene d'une histoire de magasin temporaire. Si je ne m'étais pas déjà absenté, je me serai empressé de m'y rendre. Avec un peu de chance sa nièce aurait été levée et j'aurais pu essayer de faire meilleure impression que la veille.
J'ai eu un mal de chien à trouver le sommeil et une fois dans les bras de Morphée, le film de ma journée est passé en boucle dans mon esprit. J'avais beau tenter de modifier le cours des évènements, le résultat restait le même. Je m'étais conduit comme un sombre idiot et j'ai laissé passer une belle opportunité de faire plus ample connaissance avec la fille qui m'obsède depuis que je l'ai empêché de tomber en plein milieu d'un hôpital. Moi, qui ai horreur des hôpitaux et leur jus de chaussettes qu'ils osent appeler café, après avoir senti son petit corps chaud pressé contre le mien, je m'y serai bien attardé, mais Violette avait besoin de moi. Sa famille l'avait à nouveau renié et aussi attirante que soit cette petite blonde, désireuse de venir au secours d'une tante dont elle ignorait jusqu'à l'existence, je me devais de la ramener en priorité.
En attendant, à cause du temps perdu avec cet aller-retour Missoula, que je n'ai même pas su mettre à profit, j'ai du reporter à ce matin, la livraison d'une selle de cheval, restée en attente, réparation pour un remplacement de contre-sanglons. J'étais encore en pleine discussion équine avec mon client dans ses écuries quand j'ai reçu cet appel inattendu.
Je n'ai pas trop compris pourquoi Jolene avait l'air plus déçu que moi, que je ne sois pas en train de bosser dans mon atelier, mais j'ai mis de côté le reste de mon planning de la journée pour les rejoindre aussi vite que possible à cet adresse.
— Dépannage express, je joue les serruriers pour les locataires de nos nouveaux locaux, m'informe le grand blond. Tu sais, ceux qu'on a récupérés grâce à ces crétins de frères de Wit, précise-t-il en me voyant froncer les sourcils.
Je hoche la tête, tout en fermant ma portière derrière moi.
Les de Wit nous en ont fait voir de toutes les couleurs récemment. A cause d'eux je n'ai plus d'atelier, alors récupérer les biens immobiliers du frère ainé, avant de chasser leur famille de la ville était la moindre des choses.
Quand on a découvert qu'un des frères de Wit était un ancien prospect des Mountain Snakes, gravement blessé durant le combat qui les ont opposés à notre club lors d'un affrontement très sanglant qui a coûté la vie à plus d'un des notre en 2008, on a été surpris. Apprendre ensuite qu'il avait passé dix ans dans le coma et s'était réveillé avec l'impression d'avoir tout perdu et une folle envie de se venger, on a compris pourquoi il s'en est pris à nous. Découvrir à son réveil que son club a été éradiqué en plus d'avoir perdu dix ans de sa vie, a de quoi foutre n'importe qui en rogne, mais pour autant, lui et ses frères n'auraient pas dû s'en prendre à nos femmes.
Grâce à Melly et son compagnon à quatre pattes, on a pas mal limité la casse, mais on ne s'en est pas sortie complètement indemne non plus.
Cela me fout les boules que la Boutique de Jolene en ait fait les frais, et donc mon atelier par extension, mais ça aurait pu être bien pire et vu l'endroit où je me trouve, on a peut-être une chance de remonter la pente plus vite, je songe en jetant un œil à la façade des bâtiments au pied desquels je me trouve.
VOUS LISEZ
Soie & Cuir (- T2 chez les Desert Devils -)
RomansaIsabella Miller pensait que partir étudier à New-York, même si le choix de son orientation professionnelle était dicté par sa famille, lui permettrait au moins de se soustraire un peu à l'autorité parentale mais, même à distance, sa mère n'a cessé d...