14. COMBAT

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Ezio, Italie, QG

De la haine, mon corps est bouillant de colère, je n'ai jamais été autant rempli de regrets.

J'ai gâché un tiers de ma vie pour une petite conne. Elle n'est pas ma Nina, j'aurai dû le savoir que je ne la retrouverai jamais. La culpabilité me rongera pour le reste de ma putain de vie de merde.

Mais l'espoir fait vivre comme on dit !

La clope d'Abel m'a tendue ne m'a absolument pas suffi, il m'a fallu en fumer 3 ensuite pour calmer ne serait-ce que 2% de ma rage.

Je suis accoudé sur mon fauteuil admirant la vue que me donne ma baie vitrée. Les reflets du soleil bercent la pièce de chaleur, seule la mélodie des oiseaux résonne dans l'air.

À cause d'elle, j'ai pour la première fois de ma vie frappé mon frère, ma rage n'a jamais été aussi importante. Elle est en train de tout détruire sur son passage.

Je ne sais absolument pas comment je vais être capable de supporter de la voir, elle ne fait que me rappeler ce que j'ai encore une fois perdu. Que toutes ces années d'espoir ont été détruites en seulement quelques secondes, quelques mots.

Et croyez-moi, elle va payer pour ça.

Je me relève doucement, mes fringues me collent à la peau, la colère me provoque des bouffées de chaleur, j'enlève celle-ci puis me dirige vers ma salle de bain. J'ai besoin encore une fois de calmer mes nerfs. Alors comme Ben, je me force à prendre de nouveau une douche froide. 

L'eau glaciale me détend légèrement, j'attrape mon gel douche puis me savonne rapidement. Une fois nettoyé, j'éteins l'eau puis attrape une serviette afin de me sécher. Je me rends dans ma chambre et la première chose que j'aperçois, ce sont les quelques traces de sang séché sur mes draps. 

Elle va vraiment savoir comment je m'appelle cette conne.

Je les retire, les roule en boule et les jette dans le panier à linge, la femme de ménage s'en occupera.

Je récupère un jogging gris puis un tee-shirt manche courte blanc. J'attrape mon paquet de cigarette posé sur ma table de chevet puis sors en direction de la chambre dans laquelle elle est.

Une fois devant celle-ci, je ne prends même pas la peine de toquer et rentre en trombe dedans. J'ai décidé de passer mes nerfs sur elle, lui faire comprendre le monde dans lequel elle vit à présent qu'elle le veuille ou non. 

Elle est allongée sur le côté, le regard dans le vide, ses yeux rougis sûrement par des pleurs, mais son état ne me procure absolument rien. Je n'aurai vraiment jamais pensé qu'un jour, je puisse la détester.

Elle ne daigne même pas remarquer ma présence, un doux parfum de coco flotte dans l'air de la chambre, elle doit sûrement avoir pris une douche et cette fois-ci sans faire de connerie. Rien que d'y penser me retourne le cerveau et j'explose pour la trentième fois de cette journée interminable.

- Lève-toi ! -crais-je-

Elle se lève dans un sursaut et ses yeux s'écarquillent quand elle pose son regard sur moi. Elle cligne des yeux à plusieurs reprises, sa vue embuée par ses larmes de crocodile m'arrache un léger rictus froid.

- Habille-toi, tu as 5 minutes et pas une de plus pour être prête. Tu as des vêtements dans le dressing. Il est l'heure pour toi de prendre tes responsabilités, tu veux jouer la grande alors maintenant, je vais te considérer comme tu le souhaites.

Elle ne bouge pas, elle continue de m'observer, son visage exprimant toutes sortes de sentiments, tandis que je commence à perdre patience face à son silence. Elle change d'humeur à chaque fois que je la vois, mais cette fois, je lis dans ses yeux la panique qui la gagne ce qui me fait retrousser un sourire au coin des lèvres.  

TRAHISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant