TRAHISON

22. EXPLOSION

TW : Extrême violence, blood, armes...

Nina, Italie, QG

Je regarde la scène qui se déroule devant mes yeux à travers l'écran, mon cœur bat à toute vitesse. Mon esprit est complètement chamboulé, les mots de mes deux bourreaux tournent en boucle au ralenti dans ma tête.

L'un d'eux m'a volé ma vie tandis qu'un autre m'ignorait encore il y a quelques heures. L'un affirme des propos douteux tandis que l'autre nie en bloc.

Et pour couronner le tout Ezio vient de se faire tirer dessus par mon ancien "père". Je reste bloqué sur sa silhouette étendue sur le sol, il a été touché, mon cœur tombe de dix étages, je ne comprends pas le sentiment que je ressens au fond de moi, mais il est égal à celui de perdre la moitié de soi.

Alvira à mes côtés ne dit plus un mot, elle aussi à les yeux rivés sur l'écran, je sens ma respiration s'atténuer au fur et à mesure des tirs qui résonnent à travers des enceintes dans la salle.

Ma tête bourdonne, je ferme les paupières de toutes mes forces afin de m'enlever l'image de cet homme aux multiples facettes à moitié mort dans l'herbe.

Mais lorsque je rouvre les yeux et que mon regard se repose sur l'écran, je n'aperçois plus le corps d'Ezio ni la silhouette de Ben. Je panique encore plus, cherche des yeux mon ami en vain. C'est seulement lorsque la voix de Ben surgit dans nos oreillettes que nous nous levons prête à l'action. 

- Les filles ? Dites à Mattia de venir au plus vite à l'infirmerie, il perd beaucoup de sang ! -crie-t-il-

Alvira s'agite d'un seul coup avant de prévenir à toute vitesse Mattia, sa voix trahit son stress et n'arrange rien en rien mon état. En quelques secondes, elle est passée de la femme sûre d'elle, à une brebis.

Mon dieu, le stress me fait délirer...

Elle m'attrape avec douceur le bras, elle est vraiment pâle, la grimace qu'elle m'adresse en m'observant m'indique que je dois être moi aussi dans un sacré état.

- Écoute Nina, il va falloir que tu fasses très attention, même si les ennemies ne sont pas encore à l'intérieur du QG, nous ne sommes pas à l'abri que ça arrive. Nous allons sortir afin de rejoindre l'infirmerie, je veux que tu restes absolument collée à moi, c'est compris ?

J'acquiesce d'un mouvement de tête étant toujours incapable de répondre. Mon esprit rejoue en boucle la scène. Les bruits de balle résonnent dans ma tête, le vacarme me donne la nausée.

Elle glisse sa main le long de mon bras avant d'attraper la mienne puis de l'autre sort son arme me rappelant qu'Ezio m'en a également donné une. Je lui demande de m'atteindre deux secondes avant de récupérer la mienne et de la tenir fermement dans ma seconde main.

Nous longeons le long couloir dans un silence de mort, nous n'entendons plus le bruit des balles, seules nos respirations saccadées nous accompagnent. Je n'ai aucune idée de ce qu'il se passe dehors n'y l'état dans lequel nous allons retrouver Ezio.

Mon cerveau va finir par exploser avec toutes les informations qu'il doit contenir en aussi peu de temps.

Elle s'arrête devant un boîtier avant de rentrer le code qui déverrouille la porte afin de nous permettre de sortir. Mon corps suit le sien, je ne la lâche pas d'une semelle, son regard analyse l'environnement qui nous entoure avec minutie avant de retrouver le mien.

- À partir de maintenant, tu ne lâches pas ma main tant que nous ne sommes pas à l'infirmerie, tu as une arme ?

Je hoche une nouvelle fois avant de lui désigner mon autre main, la tête trop préoccupée par le silence autour de nous.