12. RÉSOLUTION

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TW : Viol, drogue, violence, manipulation.

Nina, Italie, ?

J'ai complètement pété les plombs, un violent excès de colère m'a submergé, j'étais totalement hors de moi. Un rien commence à me rendre folle et plus les heures passes, plus j'explose.

Mon esprit reste figé dans ses yeux, son aura transpire la colère, ses yeux me tuerais s'ils le pouvaient, j'en suis certaine, je sens encore la prise ferme de ses doigts sur mon corps.

Je n'avais encore jamais eu à faire à ce côté-là de lui, j'avais pensé avoir lu de la tristesse dans ses yeux, j'ai dû me tromper.

Je sors de ma transe quand j'aperçois Ben s'approcher de moi, c'est instinctif, je recule de quelques pas malgré la compassion qu'il me transmet à travers son regard.

Je ne veux de pitié de personne, alors j'essuie mes joues avant de suivre Ben dans le silence.

Nous empruntons le même chemin que les heures précédentes, mais cette fois-ci, il continue la traversée en direction du fond du couloir.

Je profite qu'il soit de dos pour passer ma main sur mon bras et ma mâchoire et c'est plus fort que moi, face à la violence mes larmes se remettent à couler.

J'essaie d'étouffer mes sanglots, prie intérieurement pour qu'il ne remarque rien, mais c'est dans une attitude gênée qu'il se retourne avant de passer la main dans ses cheveux noirs.

- Je suis désolé pour Ez', je t'avoue que je suis un peu sur le cul après avoir entendu tout ça. Je n'aurai jamais imaginé un jour qu'il puisse s'adresser à toi de cette façon. Il faut dire que tu n'as pas été tendre avec lui. Je peux comprendre que tu sois perdue, chamboulée et en colère, mais n'oublie pas que c'est devenu quelqu'un de dangereux. Si ça n'avait pas été toi, tu ne serais déjà plus de ce monde.

J'ancre mes yeux dans les siens, mon visage baignant de larmes, je suis incapable de prononcer un seul mot. Je ne me reconnais pas, je ne sais pas d'où est sortie mes pulsions, sûrement la colère d'avoir été utilisée.

Voyant que je ne suis pas en capacité de répondre, il me fait un signe de la main toujours en gardant une distance avec moi.

- Viens, je vais te montrer ta chambre mia sorella.

J'acquiesce d'un signe de tête puis nous avançons dans un silence lourd, mes pensées divergent, l'autre me perturbe. Je ne sais pas pourquoi, mais ses paroles m'ont blessé. Suis-je moi aussi folle qu'il le dit ?

Bien sûr que oui, t'es encore là ma belle...

- C'est ici, la mienne est juste à côté et celle d'Ezio se trouve à droite au fond du couloir si tu as remarqué. Son bureau est juste à côté de sa chambre. Pour ce qui est de la tienne, tu trouveras aussi une salle de bain, pour les vêtements, je vais voir ce que je peux faire avec Alvira. Si jamais tu as besoin, n'hésite pas je suis juste à côté mia sorella.

- Pourquoi es-tu ici ? Je le vois dans tes yeux, ton âme est brisée, mais ton cœur reste pur, tu n'es pas un méchant. -le coupais-je-

J'ai toujours eu cette facilité à voir le fond des gens qui m'entourent malgré que je me sois trompée sur Ezio, je suis sûre de ce que je vois quand je regarde Ben. La sienne est identique à la mienne.

C'est un homme brisé, cachant son mal-être par le biais de l'humour. Je n'ai jamais eu cette force, j'ai toujours tout gardé pour moi et j'avoue que j'admire ce trait chez lui.

Jamais personne ne m'écoute de toute façon alors j'évite de perdre mon temps. Je reste toujours à l'écart des autres, je n'ai jamais osé ouvrir ma bouche comme je l'ai fait dans cette cuisine.

TRAHISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant