13. SOUFFRANCE

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TW : violence, viol

Ben, Italie, QG

- Ne me dis pas que c'est ce à quoi je pense ? Ils ne t'ont pas fait ça j'espère ?

Mia sorella ne répond pas, ses yeux se voilent et brillent. Je comprends alors pourquoi elle garde ses distances avec moi, elle ne m'approche pas depuis qu'elle est réveillée. Évitant tout contact physique avec quelqu'un.

Dès que j'ai croisé son regard, j'ai su que son âme était similaire à la mienne. Je ne saurai pas dire pourquoi, mais je l'ai ressenti, cette peine qui te colle constamment sur la peau, ce masque que l'on applique tous les jours sur le visage afin de faire disparaître nos démons.

Mais à ce moment-là, je m'aperçois que Nina n'est plus présente, elle est repartie dans ses douloureux souvenirs qui l'entoureront toute sa vie. Je ne peux pas m'approcher d'elle maintenant que j'ai deviné que ces enfoirés lui ont pris son corps, son âme et sa dignité.

Il faut cependant que je la sorte de ce souvenir affreux. Ses larmes se sont mises à couler silencieusement sur ses jolies petites joues roses. J'ai mal pour elle, mais je sais aussi que dans ce genre de situation la peine n'est pas la bienvenue.

Elle n'a pas besoin de compassion, mais d'attention, d'amour et de protection... De pouvoir compter sur un être humain qui la protégera de tout ce mal, qui lui donnera sa vie.

Quelqu'un qui lui promettra une épaule sur laquelle se reposer, une personne capable de l'écouter sans jamais la juger, de la faire rire pour lui changer les idées, d'être capable de lui faire oublier son enfer.

C'est ce qu'Ezio est pour moi, bien qu'on ne se le dise jamais, nous savons que nous pouvons toujours compter l'un sur l'autre, nous sommes des frères, certes pas de sang, mais le lien est bien présent.

Il m'a sauvé sans le savoir, il a toujours été là pour moi comme je le serai toujours pour lui et comme je le serai à partir de maintenant pour elle.

J'ai déjà essayé de sauver Alvira plus jeune, mon cœur se serre face à mes souvenirs de notre enfance. Alors je ressors les mêmes paroles que lorsque j'étais enfant, espérant la rassurer.

J'essaye de capter son regard, mais ses yeux fuis, comme prise de honte.

- Mia sorella ? Mia sorella... Respire... C'est fini, il ne t'arrivera plus jamais rien à partir de maintenant, tu es en sécurité dans cette maison, aucun ne te touchera si tu ne l'autorises pas, tu as ma parole. Regarde-moi mia sorella, je sais que tu ne feras plus confiance à une personne comme ça, mais je te prouverai que tu pourras avoir la mienne, je serai le frère que tu n'auras jamais eu !

Ses yeux embués s'ancrent dans les miens me transmettent sa douleur tandis que je la vois s'approcher à petit pas vers moi, je lis en elle comme dans un livre ouvert, nos âmes sont jumelles ce qui me brise d'imaginer qu'elle aussi souffre comme mon cœur souffre.

Elle a l'air de le remarquer, car dans son regard, j'y vois qu'elle est désolée. J'ai toujours réussi à cacher mes souffrances par le biais de l'humour. Une personne extérieure pourrait croire que je suis très heureux, cependant au fond de moi, je brûle depuis toujours.

- Merci Ben... -me dit-elle en prenant ma main tendrement-

- Je peux te poser une question ? -dis-je en appréhendant sa réaction-

- Hmm oui... Je t'écoute.

- Pourquoi sont-ils toujours dans ton lycée ? Tu n'es pas allée voir la police ? Bien que je ne sois pas fan de ces gens-là puisque la justice donne des peines plus grosses pour des dealeurs, ils méritent d'être renvoyés et je sais que des monstres comme lui une fois en prison regrettent leurs actes en voyant ce qu'on fait à ses pourris là-bas, ils veulent voir ces bâtards souffrir comme leurs victimes qui elles souffrent toutes leurs vies.

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