3. MILLE SOUVENIRS

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Ezio, Italie, QG

Assis dans mon grand fauteuil en cuir derrière mon bureau en verre, je regarde la fumée de ma cigarette s'évaporer lentement dans la pièce.

Maintenant 13 années que je cherche après elle, 3 ans que j'ai juré que je la retrouverai.

13 ans qu'elle hante mes nuits, mes souvenirs et mon cœur.

3 ans que j'ai repris temporairement la tête de l'empire des Espinosa.

Des années que ma vie est basé sur mes recherches.

Des années qu'ils se battaient pour retrouver le fruit de leur amour.

Des années que je rêve chaque nuit du sourire qu'elle m'adressait enfant lorsque je lui disais que plus tard, nous serions amoureux avec une grande maison, des petits chiots et des frigos remplis de tiramisu.

Des années que je ne cesse de me repasser mes souvenirs avec elle. Sa petite main dans la mienne, ses yeux d'un vert capable de vous y faire plonger et de vous y faire rester pour le reste de votre vie, ses petites joues roses et ses beaux cheveux châtains aux reflets de couleur miel.

Je n'ai jamais vu d'être aussi hypnotisant qu'elle.

Les petits cris qu'elle poussait lorsque je m'amusais à lui courir derrière afin de lui étaler le rouge à lèvre que j'avais volé dans le sac de ma mère sur son joli visage, lorsque je prenais un pissenlit pour lui écraser dans les cheveux ou encore quand je la poussais un peu trop fort sur la balançoire au fond de son jardin.

Les moments où nous étions allongés dans l'herbe fraîchement tondue à observer les nuages défiler en imaginant ce que représentait la forme de celui-ci sous le soleil chaud de l'Italie sa petite tête reposant sur mes genoux.

Cette période où nous étions encore insouciants, heureux, soudés.

Ce sentiment de bonheur lorsque, je la voyais arriver dans de belles petites robes à fleurs, avec ses deux petites couettes entourées de jolis petits élastiques roses à nœud après l'avoir réveillé pour qu'on puisse regarder nos dessins animés avant l'école.

Nos petits cache-cache quand il était l'heure pour l'un d'entre nous de repartir chez nous pour qu'ils ne nous retrouvent pas, bien que nous habitions dans de grandes maisons l'un en face de l'autre.

Je me rappelle encore son odeur, ce doux parfum de cerise, ses petites pommettes roses, et le petit surnom qu'elle ne donnait qu'à moi... Mio Fiore.

Quand je lui ai posé la question sur ce fameux surnom, la première fois que je l'ai entendu j'étais complètement troublé, car j'étais un garçon et ça ne me correspondait absolument pas, mais elle m'a répondu qu'elle me voyait comme elles alors je l'ai laissé faire.

Unique, lumineux, et surtout ''joli'', peut-être qu'elle m'aimait comme elle aimait les fleurs.

Malgré nos 4 ans d'écart, nous étions inséparables dès que je l'avais vu dans son berceau, j'avais ressenti ce lien profond entre elle et moi une fois nos regards plongés l'un dans l'autre.

Mes parents et les siens formaient une bande de 4 depuis leur plus jeune âge, cela faisait des années qu'ils partageaient tout ensemble. Alors c'était une évidence pour eux que l'on entretienne un lien fraternel même si dans ma tête ça n'a jamais pu être le cas.

Leurs amitiés étaient si puissantes que mes parents ont sombré lorsqu'ils ont appris qu'un de nos gangs ennemis les avait torturés et tués comme des bêtes à l'abattoir lors d'un assaut dans leur petite maison de campagne.

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