25. IVAN

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Nina, Italie,Giannottola.

10 jours, 10 putain de jour que nous sommes enfermé dans ce merdier d'hôtel. J'ai les nerfs à vif. L'adrénaline a complètement disparu, je tourne en rond toute la journée. Mes blessures se remettent petit à petit, mes quelques plaies forment désormais des petites croûtes dégoutantes.

Chaque jour me lève, me douche, mange, soigne Mattia, mange, dort. Ma nouvelle vie de fugitive est vraiment pourrie. Lorsque la nuit tombe, je me retrouve seule, dans cette chambre laborieuse, sombre, l'âme en peine, des pensées qui partent dans tous les sens.

Ben a fait quelques courses dans la supérette du coin et nous a trouvé de nouveaux vêtements pour remplacer les nôtres qui étaient en piteux état pour compléter les vêtements d'homme que nous avons dans les sacs de survie.

Il a perdu sa joie de vivre, c'est devenu un fantôme, mort de trouille à l'idée d'avoir perdu sa moitié tandis que Mattia récupère très bien de ses blessures. Je sais qu'ils sont perturbés, mais au fond de moi, égoïstement, je suis heureuse qu'il ne m'ait pas abandonné comme tous les autres.

L'ambiance qui règne au sein de la pièce est angoissante. Nous parlons très peu, lorsque Mattia a repris assez de force, je lui ai expliqué mon plan. Inutile de vous préciser qu'il a réagi comme Ben. M'offrant le même discours, pourtant, je reste crampé à mon idée.

Cependant, le temps presse et il est temps maintenant pour nous de changer d'endroit et de commencer ma rébellion envers mes tourmenteurs. Il est temps pour moi de devenir la chef que j'aurai dû être, de venger les criminels qui ont tué mes parents et mes tourmenteurs. Par-dessus-tout je veux devenir la meilleure.

Je me racle la gorge assez bruyamment pour attirer l'attention des deux hommes qui m'accompagnent, tous les deux assis dans leur lit à compter les minutes qui passent. J'attends de capter entièrement leur attention avant de me lancer.

- Je sais que vous êtes épuisés, en colère, que vous n'aimez pas mon plan, mais le temps presse les garçons. Il est temps pour nous de nous mettre en route. Ben as-tu réussi à contacter ta connaissance ?

Il hoche simplement la tête, aucun son ne sort de sa bouche, mais je me forge, j'essaye de rester la plus impassible qui soit. De ne pas montrer à quel point pour moi aussi, c'est dur de leur demander de me suivre, de quitter leur famille.

Mais ils pouvaient refuser...

- Très bien, il est d'accord pour m'entraîner ?

Il hoche encore une fois la tête avant de me tendre son téléphone portable. Une conversation est déjà affichée. J'en déduis directement que c'est une conversation entre lui et mon futur entraîneur.

Je survole les simples messages cordiaux rapidement et retiens qu'il se trouve pas très loin de nous. Ben lui a expliqué qu'il avait besoin d'un service et celui-ci a accepté simplement parce qu'il lui en devait un lui rappelant que ce serait le dernier.

D'après les messages, nous sommes attendus dans un coin à la nuit tombée. Je rends le téléphone à Ben et commence à remballer nos affaires avant de retourner dans ma chambre et de faire les miennes.

C'est après avoir chacun pris une douche et d'avoir attendu la fin de la journée que nous sommes tous de retour dans la voiture en direction de l'adresse que nous a donné ce fameux Ivan.

Une pointe de stress me vrille le cœur, je ne sais pas dans quoi je m'embarque, mais je fonce tête baissée. Je suis en sécurité avec Ben et Mattia, pourtant, je ne peux m'empêcher de regarder constamment dans les rétroviseurs de peur que l'on soit suivi.

TRAHISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant