11. DEUIL

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Ezio, Italie, QG

Je me sens apaisé, reposé, serein. Je n'ai pas dormi comme ça depuis 13 ans, il a seulement fallu qu'elle soit enfin à la maison pour que la tempête de mon esprit se calme.

Cette fille a toujours le même pouvoir sur moi après autant d'années d'absences. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas ressenti cet apaisement chez moi que ce sentiment me fait déjà l'effet d'une drogue. C'est comme si j'étais retourné 13 ans en arrière.

Je sors petit à petit de mon sommeil, mais un élément me fait paniquer du coup sec.

Du vide, j'ai froid.

Je ne sens plus la chaleur de sa main dans la mienne. Tous mes sentiments se mélangent, j'ai soudain chaud, l'angoisse prend place dans mon esprit.

J'ouvre les yeux en me redressant malgré un mal de dos atroce et tout se fige lorsque je me rends compte qu'elle n'est plus là.

Je bondis de la chaise puis cours dans la salle de bain le cœur battant à mille à l'heure face au souvenir de la nuit dernière.

La porte qui a dû être remplacée pendant que l'on dormait claque sous la force de mes bras. Celle-ci est entièrement vide.

Une douche froide s'abat sur moi, seuls les rayons du soleil sont présents dans la pièce.

Je me frotte les yeux afin d'être sûr de ce que je vois puisque je ne vois absolument personne.

- PUTAIN BEN JE VAIS TE TUER ! NINA ? QUI L'A LAISSÉ PARTIR ?

Je crie au point de m'en arracher les poumons et sors en trombe de la chambre avant de dévaler les escaliers.

Le putain d'enculé qui a laissé Nina partir va vraiment savoir comment je m'appelle.

Je commence par faire le tour du salon qui lui aussi est complètement vide, j'ai l'impression de vivre un cauchemar, je tourne en rond, je continue mon avancée comme un fou furieux et me dirige vers la pièce adjacente au salon.

Lorsque j'arrive dans la cuisine, je vois d'entrée Ben souriant assis sur un tabouret en face de Nina qui elle, me lance un regard noir.

Je soutiens son regard afin d'essayer de pouvoir lire en elle, mais je ne ressens absolument rien. Elle est complètement fermée, comme vide d'émotions.

Toujours habillée comme la veille, ses cheveux en bataille, sa peau qui a repris un peu de couleur et le cathéter qu'elle a de planter dans sa main me ramène à son état de santé qui me semble plus que fragile.

Un long silence s'abat entre nous, un échange de regard entre elle et moi prend place suivie d'un raclement de gorge de la part de celui qui me sert d'ami.

- Détends-toi mi vida, nous sommes dans la cuisine comme tu peux le voir ! Non mais tu as vu ça mia sorella ? Un vrai con quand il veut, je te préviens ce mec n'a aucun sens de l'humour !

À peine cet imbécile ouvre la bouche qu'il me casse déjà les oreilles. Nina tourne son visage vers lui avant de laisser un petit rire lui échapper.

Elle rigole avec lui...

- Ferme moi bien ta grande gueule Ben avant que je te la boucle, pourquoi elle n'est pas dans un lit ? Tu ne vois pas qu'elle doit se reposer ? -lui dis-je d'un ton ferme-

Nina reporte son attention sur moi et continue de me fusiller du regard tandis que je sens la colère me gagner face à ses yeux qui pourraient me brûler vivant s'ils le pouvaient.

TRAHISONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant