18. RECHERCHE

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Ezio, Italie, QG

Plusieurs jours sont passés depuis mon altercation avec Nina et je ne l'ai pas recroisé depuis. Je fais tout pour ne pas la voir.

Des jours que je ne donne aucun signe de vie à Ben malgré ses nombreux appels. Je n'ai pas envie d'écouter ses leçons de morale à deux balles.

À vrai dire, j'évite tout le monde maintenant. Le réseau continue cependant de tourner grâce à lui, je le sais. Il m'offre une pause, un moyen de me retrouver.

Depuis le retour de Nina, j'ai l'impression que ma vie part en vrille. Mes pensées me font constamment mal, la culpabilité me ronge de l'intérieur, je souffre. Je commence à ne plus supporter cette douleur au point de me noyer au plus profond des enfers. 

Je n'avais jamais osé auparavant lever la main sur mon frère, expulser ma colère à travers des combats illégaux, me renfermer autant sur moi-même.

J'ai réussi à trouver une échappatoire par le biais des combats, mes portes sont maintenant intactes contrairement à mon corps marqué par les coups de mes adversaires.

Remplacer une douleur par une autre.

Je n'aurai jamais pensé qu'un jour, je me laisserai me faire taper dessus volontairement afin de pouvoir trouver une autre forme de souffrance, de faire taire celle présente dans ma tête constamment.

Les mots s'échappent, le temps ralentit à chaque coup que je reçois et c'est seulement lorsqu'ils disparaissent enfin que je lâche tout, que je me défoule sur mon adversaire.

Lorsque je retourne enfin au QG, je me noie dans l'alcool jusqu'à sombrer. J'évite au maximum les voix dans ma tête, celle qui me rappelle constamment ce que j'ai fait.

Je suis rongé par la culpabilité qui ne cesse d'augmenter à chaque seconde qui passe. Je suis épuisé par cet enfer dans lequel je tombe. Je me perds, je ne sais même plus comment me comporter, je m'en prends à chaque membre de ma famille sans m'en rendre compte.

Je me déteste d'avoir autant espéré, d'avoir eu tant d'espoir de la retrouver comme à l'époque. La petite fille pour qui j'étais prêt à retourner la terre entière à disparu, mais le déni m'a envahie toutes ces années.

Quel con... Nous n'étions que des gosses.

Assis sur un rebord de mon lit, les coudes posés sur mes genoux, je contemple le sol depuis que je suis revenue du hangar. Une nouvelle routine s'est installée, j'attends accompagné de ma bouteille de pouvoir sombrer dans les bras de morphée. 

Quelques rayons du soleil apparaissent dans cette chambre aussi sombre que mon âme, ils m'éblouissent, je ferme les yeux dans un premier temps, mais des images de Nina me balançant des reproches refont surface. Une goutte de sueur perle sur le coin de ma tempe.

Je ne peux pas m'empêcher de revivre cette scène, la culpabilité que j'ai ressenti était si atroce que j'ai fui et que je continue de fuir.

Encore une journée où je vais tomber de fatigue pour la journée grâce à l'alcool que j'ai englouti puis une fois le sommeil passé, je retournerai combattre.

Tel est devenu ma super routine.

J'entends du bruit en fond, mais je suis incapable de bouger. Ma tête me fait mal, mes yeux me brûlent, mes phalanges rougeâtres me tirent et il faut que je songe à prendre une douche afin de me débarrasser du sang de mon dernier adversaire que j'ai réduit en bouillie sans m'en être rendu compte sur le coup.

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