2. HUMILIATION

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Nina, Italie, Rome

Les premiers rayons du soleil ont commencé à pointer le bout de leurs nez et je n'ai toujours pas fermé l'œil depuis plusieurs jours.

Mes yeux vert sapin sont bouffis et ma gorge me brûle. J'ai passé encore toute une nuit à revivre mes différents traumatismes.

Je me blottis sous ma couette en espérant que ma mère ne vienne pas frapper à ma porte pour me forcer à aller au lycée comme elle le fait toujours lorsqu'elle est présente à la maison.

Mais comme chaque matin, à 08h10, elle tape 3 grands coups avant de partir en direction de son travail sans m'adresser la moindre parole.

Ma mère, depuis mon plus jeune âge, me fait ressentir à quel point elle me déteste. Certains parents peuvent infliger à leurs enfants de nombreuses violences physiques, mais dans d'autres cas comme le mien, la violence verbale et tout autant douloureuse.

- ''Nina, arrête de manger, tu es déjà assez grosse comme ça''

- ''Tu me fais honte ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une enfant pareil''

- ''Tu es une moins que rien, vraiment une erreur et tu ne serres franchement à rien''

- ''Tu es la déception de notre famille, sois sûre, ne compte pas sur nous le jour où tu mourras pour être présent à ton enterrement''

- ''Ne te loupe pas la prochaine fois, fais-nous plaisir pour une fois''

Mes parents, Alexandro et Marisa Bianchi, ne m'ont jamais apporté beaucoup de leur attention. Ils m'ont toujours fait comprendre que j'étais l'erreur de leurs vies.

Mon père ne me regarde pratiquement jamais, c'est à peine si j'existe pour lui hormis lorsque ma mère se fait un malin plaisir à me rabaisser, j'ai l'impression qu'il est là son vrai bonheur. Je vois très peu mon père, souvent, il disparaît pendant plusieurs semaines pour des rendez-vous professionnels.

Ma mère fait seulement office de présence afin que son entourage ne se pose pas de questions, alors devant le monde extérieur, elle joue la mère parfaite et une fois rentrée, j'en prends pour mon grade. J'évite au maximum de la croiser.

Mes parents ont une entreprise à leurs noms qui s'est développée au fil des ans partout à travers l'Europe. Ils sont donc souvent très occupés, partent tôt le matin pour revenir tard le soir. Les week-ends encore une fois sont toujours aux abonnés absents ce qui à présent me permet de souffler quand j'en ai besoin.

Je vois mes parents seulement quand il s'agit de mes examens médicaux, d'après les médecins, j'aurai une maladie rare asymptomatique, alors toutes les deux semaines, ils m'emmènent dans une clinique privée afin de réaliser de nombreux tests et prise de sang pour mon plus grand bonheur.

Peut-être me détestent-ils parce qu'à cause de cette maladie inconnue, je leur coûte énormément d'argent...

Petite, cela me rendait extrêmement triste, à présent, c'est devenu quelque chose que j'ai accepté. Je m'y suis habituée.

Une larme silencieuse coule le long de ma joue face aux souvenirs douloureux de mon enfance.

J'attrape mon téléphone sur ma table de chevet puis décide de me lever pour rejoindre la salle de bain.

Celle-ci est dans les mêmes tons que ma chambre, elle est séparé en deux parties la première regroupant un évier en marbre noir, un miroir rond aux contours dorée accroché juste au-dessus, une douche à l'italienne blanche sur le côté droit. La seconde contient mon dressing le tout séparée d'un petit mur blanc également.

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