[TW : voir les commentaires]Tout d'abord, on enfonce un clou dans le crâne.
Puis, on martèle ce même clou avec un marteau, histoire de rendre la douleur encore plus présente.
Enfin, on répète l'étape précédente des dizaines de fois.
Résultat : une énorme putain de gueule de bois de merde.
Je m'extirpe de mon demi-sommeil limite en sursaut. Un mouvement compulsif me fait passer la main à ma gauche, dans un mouvement de balayage.
Mais rien.
Il n'y a personne.
Pierre n'est plus là.
Je tente de me redresser, mais une alerte furieuse de mon corps s'active.
"NON."
Je pousse un gémissement. Ok, j'ai compris le message. J'ouvre les yeux difficilement mais les referme directement alors que je sens de la lumière passer à travers mes paupières.
- Putain...
Autre différence notable : ma bouche est pâteuse. Mais genre, très pâteuse. Limite ma langue et mon palet se sont fait un câlin pendant que Pierre et moi on faisait de même. Sauf que, contrairement à nous, ni l'une ni l'autre n'a voulu se lâcher.
Tiens, c'est drôle que je m'en souvienne alors que j'étais saoul comme je sais pas quoi. Enfin, je crois. À partir de la deuxième bouteille, c'est le trou noir.
Ce qui me fait arriver à une conclusion désastreuse.
Que s'est-il passé hier ?
J'écarquille les yeux.
Mon souffle s'accélère brusquement. Je contre les signaux que m'envoie mon cerveau et me lève d'un coup. Je suis dans mon lit. Mon lit. Hier, j'étais chez Cérim. Je crois. Bordel. Bordel de merde.
Je bascule mes jambes à l'extérieur de mon lit. Un pas me fait comprendre que ça ne va pas être si facile que je le pensais. Un deuxième confirme que mon équilibre est plus que précaire. Le dernier me fait trébucher. Je me rattrape à ma chaise qui traînait là. Vite. Plus vite.
Je cours limite jusqu'à mon bureau et cherche sur ce dernier mon carnet. Bordel de putain de merde, où est-ce que je l'ai mis ? Mes gestes frénétiques ne facilitent pas la tâche. Je soulève mes classeurs, la tête me tourne, j'ai l'impression que je vais m'évanouir à tout moment. Mes mains tremblent, elles déplacent ma trousses, mes feuilles, mon agenda mais pas le moindre signe de ce putain de carnet.
- Fuck !
Je bute contre un objet à terre et m'étale de tout mon long sur le sol. Ma chaussure. Le talon crème gît au sol, la lanière défaite. Jeté négligemment. Et je n'ai aucun souvenir de ça.
Je tente de me relever, mais ma tête est prête à exploser. Je gémis. Merde, comment est-ce que j'ai pu me retrouver dans une situation pareille ?
Je lève les yeux et, par miracle, mon sac à dos tombe dans mon champ de vision. Mais bien sûr. Un pied après l'autre, puis je suis de nouveau debout. Je me baisse et attrape mon sac en tremblant. Vite.
Finalement, je le retourne. Tout son contenu tombe au sol avec fracas. Je me baisse et écarte les cahiers et manuels. J'attrape le petit carnet à la couverture de cuir noir fiévreusement. Mes doigts tremblent tellement qu'on dirait que je vais faire une syncope. Je tourne les pages une à une. Vite. Toujours plus vite. J'arrive à la page des "moments importants".
Rien.
Les mises à jour récentes.
Rien.
La fiche de Pierre.
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Gouffre.
Fiksi PenggemarC'est une jeune fille, presque adulte. Elle a une meilleure amie, Léa, et d'autres personnes qui l'adulent. Elle est littéralement la reine du lycée. Sa vie est parfaite. Elle est parfaite. Qu'est-ce qu'il pourrait mal se passer ? Sommaire : - Tease...