Nous déambulions à travers la fête foraine depuis quelques minutes, afin de bien s'y repérer et de voir quels manèges étaient présents.
« Il y a un manège en particulier qui te fait envie ? »
Je croisai brièvement son regard, avant de le détourner autour de moi. J'observai les lieux un instant, puis mon attention fut attrapée par un stand. Je m'y dirigeai à grandes enjambées, suivi par l'autre. Comprenant rapidement le principe du jeu, je sortis de l'argent, le donnai à la foraine, et m'emparai d'une arbalète. Je la posai sur mon épaule et visai tranquillement un premier ballon.
« J'avais prévu de payer pour les manèges. »
Je stoppai quelques instants le jeu et tournai les yeux vers lui, qui observai distraitement les ballons d'un air presque boudeur.
« Je peux payer pour moi, tu sais. »
Et même si je détestais que quelqu'un fasse quelque chose à ma place, je devais avouer que c'était toujours agréable que la personne propose au moins son aide.
« Je sais ça, mais... c'est moi qui t'ai invité, alors je me disais que c'était à moi de payer. »
« Ne t'inquiètes pas, j'avais prévu de l'argent au cas où. »
Même si mon ton n'était toujours pas très aimable, c'était sans doute l'un des premiers échanges que nous avions où je n'avais pas envie de lui foutre une claque.
Mais ce n'était pas comme si c'était important.
Tout cela n'avait que le simple but de m'aider à retrouver l'inspiration. Après cela, nous ne serions plus en contact. Je retrouverais ma vie, il retrouvera la sienne. C'était pour le mieux, et j'avais déjà hâte de ne plus le voir.
Je repris le jeu et, après quelques secondes, il se joignit à la partie. Silencieusement, un duel s'engagea entre nous, afin de savoir qui pètera le plus de ballons.
J'étais forte à cela, je n'avais peur.
Et effectivement, à la suite de plusieurs minutes, j'eus le plus gros score.
Sans pouvoir m'en empêcher, je lui tirai la langue, avant de reporter mon attention aux gains devant moi. Sans grande surprise, ce fut une grosse peluche qui me fit envie. Je pris alors un lapin tout doux, de la couleur blanche. Étonnée, je vis Connard prendre la même peluche, mais en grise. Il n'avait jamais été un grand fan des peluches, et il râlait tout le temps parce que j'en avais plein sur mon lit.
Alors ce fut peluche entre nos bras que nous recommençâmes notre balade. La deuxième attraction fut choisie par l'autre, et c'était une qui allait vite. Comme dans très vite. Ce n'était pas non plus le manège le plus époustouflant de la foire, mais pour moi qui n'en n'étais pas une grande adepte, j'avais l'impression de pouvoir y abandonné mon âme.
Lorsque je lui partageai ma pensée, il pouffa en secouant la tête et dit que, si quelqu'un venait attraper mon âme, il faudra qu'il lui passe sur le corps.
Bien évidemment, ses paroles ne me firent pas rougir.
Lorsque ce fut notre tour de monter dans un siège, je serrai plus fortement la peluche contre moi, comme pour transférer sa chaleur en moi et la transformer en courage.
Ce ménage consistait en plusieurs branches au bout desquelles étaient accrochées des capsules, qui étaient propulsées de bas en haut, en tournant. Devant moi, je dis une jeune fille de quinze ans avec, certainement, sa mère, et je me fis la réflexion que mon courage était vraiment inexistant.
Je coinçai ma peluche entre mes jambes, afin de pouvoir agrippée la barre qui nous retenait de mes mains. Le cœur battant la chamade, j'entendis le forain dire que cela allait commencer, et mon stress monta en flèche.
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Nos cœurs meurtris
RomanceOlivia Adams est une auteure connue. Installée depuis plusieurs années dans le centre de Londres, entourée de ses meilleurs amis et de son chat, elle se complait dans sa vie. Mais les ombres et vieux démons rôdent. Elle sent l'inspiration la quitt...