Ces derniers jours, l'état de mon père s'améliorait. C'était pratiquement un miracle, au vu de sa santé précédemment. Alors lorsque nous nous réunissaient à ses rendez-vous, je n'avais plus à cacher les pleurs de ma mère, ni à retenir les miens. Nous ne faisions que rire, car à chaque fois, le verdict du médecin était positif. Évidemment, tout n'était pas rose, nous étions conscients que le chemin de la guérison était encore long, mais nous nous sentions mieux qu'au début.
Concernant Léandre...
J'avais eu du mal à me faire une raison, mais j'étais bien consciente à présent que je ne le verrai sans doute plus jamais, ou tout du moins seulement l'entrevoir.
Peut-être qu'il me plaisait encore ?
C'était sûrement cela, car je ne voyais pas d'autres raisons quant à mon désarroi lorsque je l'avais vu à la librairie avec une femme et à chaque fois que je me disais que c'était définitivement terminé.
Si l'on m'avait dit, des mois en arrière, que cela me tuait de ne plus le voir, j'aurais ri au nez de la personne, mais c'était bien ce qui était en train de se passer.
Alors je préférai éviter le sujet Léandre le plus possible, même si c'était compliqué.
J'en avais discuté avec mes amis, et ils m'avaient dit la même chose qu'Axel, bien que Neyla fusse un peu plus réticente. Pourtant, je restais sur mes positions. Je ne voulais pas aller le voir et qu'il me dise que lui n'avait aucune envie de parler avec moi.
Présentement, j'étais en train d'écrire. J'étais déjà au début de l'épilogue, et cela me faisait un mal de chien de penser que j'allais bientôt devoir quitter mes personnages. Ce n'était pas réellement la fin, car il y aurait encore les réécritures, mais c'était un premier pas vers elle.
Je m'étais fortement attaché à mes personnages, bien qu'ils fussent difficiles à être créés, et je pensais que c'était justement cela qui faisait que je les aimais tant. Au fur et à mesure, j'avais aussi pris confiance en l'intrigue, et de mon point de vue, c'était l'une de mes meilleures histoires. J'en étais fière, même si la peur qu'elle ne plaise pas ne me quittait pas. Néanmoins, au vu des retours plus que positifs que j'avais reçus sur les réseaux, j'étais davantage rassurée.
Et une trentaine de minutes plus tard, je mis le point final à mon histoire. J'avais les larmes aux yeux et un sourire irrépressible aux lèvres. Cette sensation d'avoir finalisé un projet, d'avoir accompli quelque chose, m'avait manqué. Et heureusement, je savais déjà quelle serait mon prochain roman, alors même si j'avais peur de retomber dans le syndrome de la page blanche, à cet instant, je ne pensais qu'à la joie d'avoir retrouvé ma passion.
Mais je ne devais pas m'appesantir sur ce sujet, car je devais aller à une foire du livre, alors je devais commencer à me préparer.
Comme les fois précédentes, le stress commença à monter. J'avais peur de faire une gourde ou encore de n'avoir personne à mon stand. Pourtant, j'y avais déjà participé, je savais que tout se passerait bien, mais je ne pouvais m'empêcher d'angoisser.
Une heure plus tard, je fus conduite par une personne du staff vers mon stand. Comme à chaque fois, il y avait tellement de monde que nous pouvions à peine circuler entre les personnes, et nous devions jouer des coudes pour n e serait-ce qu'avancer.
J'avais les mains moites et tremblantes. Je ne cessais, depuis mon arrivée, de les tordre, et je savais que ma respiration était plus rapide et plus hachée que la normale. J'avais des vertiges, et j'avais l'impression que j'allais faire un malaise sur place.
J'avais affreusement peur de voir que, finalement, personne n'était venu me voir. Mon cœur battait à toute allure, et j'avais la sensation de n'entendre que lui, alors même qu'il y avait une montagne de gens.
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Nos cœurs meurtris
RomanceOlivia Adams est une auteure connue. Installée depuis plusieurs années dans le centre de Londres, entourée de ses meilleurs amis et de son chat, elle se complait dans sa vie. Mais les ombres et vieux démons rôdent. Elle sent l'inspiration la quitt...