27 | Olivia

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Lorsque je me plaçai devant mon ordinateur, prête à écrire, je sus que cela n'allait pas être une partie de plaisir.

Parce que le problème était que, là tout de suite, je n'avais pas envie d'écrire.

C'était tout à fait normal, on pouvait ne pas avoir envie de le faire, parfois, mais le fait est que j'avais une dead-line à respecter, et que si je n'écrivais pas tous les jours, je ne saurais pas le faire.

Alors la seule solution qui me restait était de me forcer, même si je n'aimais pas le faire.

D'autant plus qu'aujourd'hui était l'un de ces jours où j'étais distraite par absolument tout ce qui m'entourait. Cela pouvait être un stylo mal mis ou même une mouche qui se posait sur le mur devant moi.

Cela n'arrangeait donc pas du tout mon cas, et lorsqu'il fut quinze heures passées, je n'avais même pas écris quatre pages. Ce qui était déjà bien, en soit, mais pas lorsqu'une date limite nous était imposée.

Là, cela faisait bien plus de dix minutes que je ne faisait qu'observer mon écran d'ordinateur, qui avait bien évidemment fini par s'éteindre. Je soupirai, tentant vainement de trouver une nouvelle idée.

Et, apparemment comme à chaque fois que j'en avais besoin, quelqu'un sonna. J'attrapai aussitôt cette occasion de m'éloigner de mon bureau et me dirigeai vivement vers la porte d'entrée. Lorsque je passai à côté d'un vase vide, je me fis la rapide réflexion que cela faisait un bon bout de temps que je n'avais plus reçu de roses.

J'ouvris la porte et eus un sourire lorsque je vis que c'était Léandre.

« Salut, tout va bien ? »

Il me rendit mon sourire, les bras croisés dans son dos.

« Salut. Ouais, tout va bien. »

Je fus infiniment soulagée de voir que son attitude froide de l'autre jour avait disparue, et avait de nouveau laissé place à sa nature joviale.

Et visiblement un peu timide, au vu du léger rouge qui colorait ses joues.

« Mais du coup, pas que je n'aime pas te voir, pas du tout, mais pourquoi es-tu là ? »

Un rictus étira ses lèvres, et je me préparai à l'avance à sa remarque.

« Ah, donc comme ça tu adores me voir ? »

Je levai les yeux au ciel et appuyai une hanche contre le chambranle, les bras croisés.

« Je n'irai pas jusqu'à dire que j'adore te voir, simplement que je te supporte. Et heureusement, au vu du temps qu'on passe ensemble. »

Bon, il me fallait avouer que ce n'était pas tout à fait vrai, mais je ne le dirai jamais à Léandre. Déjà qu'il ne semblait pas très convaincu.

« Hmm. Si tu le dis. »

Pour éviter qu'il n'en rajoute sur ce sujet, je m'exclamai rapidement :

« Et tu n'as pas répondu à ma question. Pourquoi es-tu là ? »

Effacée, son attitude mesquine. Place à sa timidité.

Il entrouvrit les lèvres et parut hésiter. Il me jeta un coup d'œil furtif, avant que je vois son regard se baisser légèrement. Il sembla remarquer quelque chose, et ses sourcils se froncèrent de mécontentement.

« Tu ne dors pas ? »

Je fus si décontenancée par sa question que je mis du temps à y répondre.

« Hum- si, enfin- oui, oui je dors. » bafouillai-je.

Il ne parut pas me croire.

« Tu ne dors pas assez alors. »

Nos cœurs meurtrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant