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Depuis la dernière fois que l'on s'était vus, je n'avais de cesse de penser à Olivia. Axel m'avait bien dit d'aller lui parler, mais elle avait plus que été claire.

Néanmoins, alors que je l'observais s'éloigner de la librairie dans laquelle je me trouvais, je me demandai si nous n'avions pas été tous les deux trop têtus.

Elle me manquait, c'était certain. Mais est-ce que je lui manquais aussi ?

« Tout va bien ? »

Je reportai mon attention sur Emily, qui m'interrogeait du regard.

« Ouais, t'inquiètes. »

« Bon, vous vous grouillez ?! »

Nous nous tournâmes vers Axel, qui ne jeta qu'un rapide coup d'œil sur Emily, avant de se détourner. Je m'amusai de voir ses joues rougir, lui qui enchainait d'habitude les conquêtes sans se soucier de quoi que ce soit.

Lorsque nous rejoignîmes nos amis, la pensée d'Olivia ne cessait de tourner dans ma tête.

***

Alors que je m'écroulai sur mon canapé, Axel me suivant rapidement, la sonnerie de mon téléphone posé sur la table basse me tira un grognement.

« C'est qui ? »

« Et comment je pourrais savoir ? »

Je me relevai sans grâce du canapé et me penchai vers mon téléphone, avant de raccrocher brusquement lorsque je vis que l'appelant était ma mère.

« Ma mère. » répondis-je lorsque mon meilleur ami m'envoya un regard interrogatif.

Il grimaça et je sus que nous pensions à la même chose, mais ses prochaines paroles ne me contentèrent pas :

« Tu devrais lui parler. »

Les sourcils froncés, je me retournai dans sa direction, lui lançant une œillade noire. Il y répondit en levant innocemment les mains, comme s'il n'avait rien fait ou dit.

« C'est hors de question. »

Je me levai et marchai vers la cuisine, afin de me prendre un verre d'eau. Les conneries de mon meilleur pote me déshydrataient.

« Léandre, tu en as besoin pour passer à autre chose. Tu dois lui parler, lui demander le pourquoi de tout ce qu'elle a fait, et comme ça, tu tourneras la page. Elle te hante, cette grognasse. »

Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire à l'insulte.

Je savais qu'il avait raison. Je n'avancerai jamais à moins d'avoir les réponses aux questions que je me posais, mais je ne savais pas si j'étais capable de lui faire face. Pas après tout ce qu'elle m'avait fait, pas après tout ce qu'elle avait laissé papa me faire.

« Je sais même pas si elle habite toujours là-bas. »

« Ça ne coûte rien d'essayer. » dit-il doucement.

Après un instant de silence durant lequel je pris le temps de réfléchir, il rajouta :

« Et si tu veux, je viens avec toi. »

Cela acheva de me convaincre.

***

Avec Axel sur le siège passager, j'avais conduit jusqu'à mon ancienne maison. Replonger dans ce quartier, dans ce décors qui avait été témoin de ma descente jusqu'aux enfers me mettaient dans le mal le plus profond. Certains souvenirs que j'avais préféré enterré dans le fin fond de mon esprit étaient remontés à la surface et me hantaient. Heureusement, la présence de mon meilleur ami m'aidait à m'ancrer dans la réalité et à ne pas sombrer.

Nos cœurs meurtrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant