Je savais pertinemment que ce que je m'apprêtais à faire ne servirait sans doute à rien, mais je ne pouvais m'en empêcher. Ma colère était telle que je n'en n'avais rien à faire de ce qu'elle me dirait.
Elizabeth n'avait pas été là pour le premier pas de notre père contre le cancer.
Elle avait été putain d'absente.
Rien ne l'excuserait.
Je me souvenais malgré moi du code de son immeuble, alors je n'eus aucun mal à y entrer, avant de monter jusqu'à son appartement.
Arrivée, je n'hésitai pas un seul instant et toquai violemment à sa porte.
Je ne savais même pas si elle était là ou non, mais après avoir quitté l'hôpital, je m'étais directement rendue ici, sans même y penser à deux fois.
Lorsque je vis qu'elle ne se montrait pas, je réitérai mon geste.
« Ça va, ça va, j'arrive ! »
Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur le visage d'abord surpris de ma sœur, puis furieux.
« Qu'est-ce tu fous là ?! »
Je soupirai fortement pour lui montrer que je n'étais moi-même pas contente et la poussai de côté, entrant dans son appartement de force.
« Je préfère ne pas avoir cette conversation sur ton palier. »
Elle eut un rire hystérique, comme si elle n'en revenait pas de mon culot, mais ferma néanmoins sa porte.
« Je sais pas quelle raison t'amène à entrer de force dans MON appartement, mais en tout cas t'as intérêt à ce que c'en soit une bonne. »
« Tu te fous de ma gueule ? »
Elle n'allait vraiment pas aborder d'elle-même son absence ?
Elle croisa les bras contre sa poitrine et souffla.
« Alors ? j'écoute. »
J'eus alors un sourire plein d'amertume et, recopiant sa position, je m'approchai d'elle, jusqu'à être à seulement quelques centimètres d'elle.
« Tu vas me dire pour quelle putain de raison t'étais pas là tantôt ? Et t'as intérêt à ce que c'en soit une bonne. » copiai-je ses paroles.
Elle haussa un sourcil et me fixa comme si elle ne comprenait réellement pas de quoi je parlais.
« Hein ? De quoi tantôt ? »
Je poussai ma langue contre l'intérieur de ma joue et pris de profondes inspirations pour me retenir du mieux que je pouvais de ne pas lui foutre une claque, petite sœur ou pas petite sœur.
« Le premier rendez-vous de papa à l'hôpital. »
Ses yeux s'écarquillèrent et, tandis qu'elle jetait une flopée de jurons, elle courut vers son salon, avant d'agripper son téléphone. Elle l'alluma et y regarda je ne savais quoi.
« Merde... je savais pas. »
Je lâchai un rire mesquin, ne pouvant me retenir.
« Ouais, bah tu serai au courant si tu prenais la peine de répondre aux appels et aux messages de maman. »
Elle me jeta un regard meurtrier malgré sa culpabilité apparente, car je savais qu'elle ne voulait pas que je la voie vulnérable. J'étais partagée entre ma colère, dû à son absence qui avait blessé notre père, et mon amour pour elle, car elle restait tout de même ma petite sœur. Et j'avais envie de faire table rase de tout ce qu'il s'était passé entre nous, mais même si je ne savais pas si j'en serai réellement capable, elle ne me laisserait pas faire. Elle avait bien trop de fierté et était trop ancrée dans sa rage contre moi pour me le permettre.
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Nos cœurs meurtris
RomanceOlivia Adams est une auteure connue. Installée depuis plusieurs années dans le centre de Londres, entourée de ses meilleurs amis et de son chat, elle se complait dans sa vie. Mais les ombres et vieux démons rôdent. Elle sent l'inspiration la quitt...