Lucifer in Love

Chapitre 8 - Grace

En sécurité ? En sécurité ! Mes fesses que j'étais en sécurité. A part si la sécurité consiste à se faire trimballer dans le coffre d'une camionnette avec une luminosité zéro.

Ma semaine s'était pourtant tellement bien déroulé mais non il fallait absolument que je me fasse kidnapper. La poisse !

Le véhicule s'arrête brusquement et je manque de m'étaler tête la première sur le plancher.

J'entends la portière du conducteur s'ouvrir et les battements de mon cœur augmente ostensiblement à l'idée de ce qui va se passer. Il faut absolument que je m'échappe dès qu'il ouvrira les battants arrières de la camionnette.

Ma vue ne m'étant d'aucune aide dans le noir je me réfère à mon ouïe et mon touché pour me repérer dans l'espace.

L'individu laisse entrer un raie de lumière et je me précipite vers l'extérieur. Je pousse très fort la porte et me rue dehors. Je cours le plus rapidement possible avant de me faire percuter et de m'écraser sur le bitume, un poids sur le bas du dos m'immobilisant par terre.

La chose qui m'immobilise m'assène un grand coup sur la tête et je tombe dans les vapes en sentant mon corps se faire soulever.

***

Je reviens à moi avec une douleur aiguë au niveau des épaules.

Je suis assise sur une chaise en bois fort inconfortable. Je tente de me lever mais impossible, mes mains sont solidement attachées à cette chaise. Bon...

Ne pouvant pas bouger pour le moment, je regarde le grand espace où je me trouve. Cela ressemble à un grand hangar en métal. Il fait froid. Mes pieds sont congelés.

Attendre. C'est tout ce qu'il me reste à faire. Attendre. Qu'on veuille bien venir me chercher. Attendre. L'activité d'une vie. Attendre. De grandir lorsqu'on est petit. De mourir lorsqu'on est trop vieux. Attendre. Qu'il se passe un truc qui change notre vie. Attendre. Une grande amitié. Ou une histoire d'amour.

Toi tu n'attends plus de ce côté là...

Ta gueule ! Ouais c'est ça ferme la. Je n'ai rien trouvé du tout.

Lucifer...

Tu vas la fermer dis ! Ou faut que je t'encastre. Il y a rien entre lui et moi. C'est assez clair pour toi ? Et puis de toute façon mon cœur n'a plus rien à donner. C'est juste un putain de bunker.

Mensonge...

J'enrage de ce que ma conscience me dit. Mais je n'ai pas l'occasion de m'attarder sur le sujet car j'entends des pas à l'extérieur. J'identifie deux individus, deux hommes comme l'annonce leurs voix graves.

- Ubi est puella ? (où est la fille)

- Ligatum in tugurio (bien attachée dans le hangar)

- Eam hic relinquere donec adveniat (laisse là ici jusqu'à ce qu'il arrive)

Ça veux dire quoi ça ? Et je commence à paniquer. La peur ronge mon ventre. Pourquoi je suis là ? Relâchez moi, je suis innocente ! Je vous le jure !

Je suis tétanisée, condamné à attendre. Mais je ne veux plus attendre, je veux agir !

Je regarde plus attentivement mon environnement et remarque qu'ils ont fait une grosse erreur. Ils ne m'ont pas attaché les pieds, ce qui signifie que je peux toujours marcher même si j'ai la chaise collé au cul.