Chapitre 13 - Grace

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Ce palais est un vrai labyrinthe et je ne doute pas que cela soit fait exprès. Lucifer marche devant moi dans le couloir. Le sol est en bois sombre et je crois qu'il y a des tableaux le long des murs. Je ne peux pas en dire plus car mon regard est obnubilé par l'être qui me précède. Je ne sais pas ce qui m'impressionne le plus. Les cornes qui grandissent sa silhouette. Ou bien ses ailes puissantes dans lesquelles j'ai envie de plonger les doigts. Elles ont l'air si douces. Me laisserait il les toucher ?

Je n'ai pas le temps de contempler plus longtemps son corps. Il s'arrête devant une double porte blanche aux moulures dorés. Il les pousse et dévoile une suite digne d'une reine. Un immense lit à baldaquin trône au milieu de la vaste pièce.

— Si tu as besoin de quoi que ce soit appelle moi, je t'entendrai.

Puis il part en fermant la porte derrière moi.

J'avance vers le lit. Je laisse mes mains parcourir les voilages tellement épais qu'il m'est impossible de voir la couche. Je lève les yeux sur le plafond entièrement peint de couleurs chaudes abstraites et de feuilles d'or. Je me dirige ensuite vers la discrète petite porte derrière le lit. Je la fait coulisser, offrant à ma vue la salle de bain la plus luxueuse que j'ai vu de ma vie.

Il y a une baignoire en porcelaine si finement ciselé qu'elle en est presque transparente. Les poignées et le robinet sont en étain, tout comme le pommeau de la douche à l'italienne encastrée dans le mur nord.

J'abandonne sur le carrelage ma robe sale et tachée de sang. Je fais couler l'eau de la baignoire et me plonge dans l'eau brûlante dans un soupir d'extase. Je prends le savon et commence à frotter tout mon corps avec énergie. Puis j'attaque mes cheveux qui ressemblent à des churros bien gras. Quand j'estime que je suis propre, je sors et m'enroule dans une serviette où mon nom est brodé. Étrange.

Je repasse dans la pièce principale et ouvre directement la grande armoire en chêne. S'étale alors devant moi un panel de vêtements. D'un simple jean à une robe si élaboré que j'ignore comment l'enfiler. Je choisis des sous vêtements qui, bizarrement, sont parfaitement à ma taille. Puis enfile un léger et ample pantalon kaki avec un débardeur noir. Je ne prends pas de veste vu qu'il semble faire ici une chaleur insoutenable et sors dans le couloir.

J'avance dans les couloirs sans avoir peur de me perdre car c'est le meilleur moyen de découvrir un bâtiment. Au détour d'un angle, j'entends de grands fracas. Je pousse une porte derrière laquelle règne un grand chaos. J'avance en veillant à ne pas gêner un cuistot. En passant près d'une étale, je vois une jeune femme qui semble se battre avec le glaçage de son gâteau.

— Excusez moi, fais je en me plaçant près d'elle. Vous stresser n'est ce pas ? Respirer pour calmer vos tremblements et appuyer plus fort sur la poche.

Elle me regarde de longues secondes avant de parler.

— Oui c'est mon premier jour, Votre Grandeur.

— Grace suffira.

— Désolée mais ordre de Son Altesse Royale.

Elle semble désolée mais ce remet à son travail et je vois que sous mes conseils, le résultat est bien meilleur. Elle relève la tête, pétillante de bonheur.

— Merci.

Je lui souris en hochant la tête avant de poursuivre mon chemin dans les cuisines. Je suis déstabiliser par ce que m'a dis la jeune fille, lorsque je passe à côté d'un plan de travail propre et vide. Alors je m'y installe. Je sors une casserole, deux bols et un batteur puis suis le flux de gens pressés qui se rendent tous au même endroit, le garde manger sans aucun doute. La réserve est immense. Je prends douze oeufs et deux tablettes de chocolat noir. Je fais fondre à feu doux le chocolat dès que j'ai repris ma place, puis je sépare les blancs des jaunes pour monter mes blancs en neige. Lorsqu'ils sont bien fermes, je mélange le chocolat fondu et les jaunes.

Lucifer in LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant