Lucifer in Love

Chapitre 16 - Grace

Chaud

Froid

Chaud

Soif

Faim

J'ai des moments de semi conscience très court où je vois que je ne suis pas seul. 

Chaud, très chaud. 

J'ouvre les yeux. Mon cœur accélère. Il pompe comme il n'a jamais pompé, comme s'il voulait battre des records de vitesse. Lucifer est sur moi, la tête contre ma poitrine. J'ai les mains moites et pas de jeans pour les essuyer. Pas de jean parce que je suis nue ! Je sens mes joues se colorer de gêne. Et cet embarras me met en rogne. Lucifer relève la tête et à la lenteur de son geste, je sais qu'il a perçu le moindre de mes signaux corporels. 

Et ses yeux me submergent. Comme à chaque fois. Il y a des regards dans lesquels on est prêt à se noyer pour toujours. Je plonge. Le sien est spécial. Il a le regard de ses gens maudits qui n'arrivent plus à pleurer. Et quand je me noie dans ses iris, je n'ai pas peur de ne plus pouvoir respirer. C'est un tsunami qui ravage mon cerveau. A chaque fois que je plonge, je regrette chaque mot, chaque syllabe, chaque point. Mais dans son regard tout s'efface, il ne reste plus rien. A part moi. Des frissons parcourent ma peau. Parce que le bunker s'est fissuré. Parce que le cœur a reprit vie et qu'il pompe toujours plus. L'adrénaline fourmille dans tous mes membres.

C'est fou ce qu'un simple regard peut provoquer. 

Je vois Lucifer ouvrir la bouche mais je le coupe dans son élan pour éviter qu'il me pose des questions sur je ne sais quoi. 

— Soif, de l'eau, fait ma voix sèche et éraillée d'être sollicitée si promptement. 

Il se lève, ce qui me permet de reprendre possession de l'espace, et de mes esprits par la même occasion. Cette proximité est dangereuse. Elle me fait oublier que j'ai des reproches à lui faire. 

Il revient rapidement, dieu merci, avec ma boisson. L'eau est claire, fraiche et coule le long de ma trachée au grand bonheur de mes cordes vocales.  

— Pourquoi es tu allé là bas ? Seule en plus.

Je m'étouffe, ne m'attendant pas à ce que Lucifer m'interroge.

Je ne sais pas. C'est la strict vérité. Je ne sais pas ce qui me pousse à vouloir connaitre ce monde pas aussi repoussant que l'on pense. 

— Je n'était pas seule, j'étais avec Altaïr. Et tu ne m'aurais pas laissé y aller.

— Si.

Non. Ce n'était pas une question, et nous savons tout les deux qu'il ment. 

— Combien de temps suis je rester inconsciente ? 

Cette question semble le mettre mal à l'aise.

— Deux jours. 

Son ton m'annonce que c'est tout pour aujourd'hui. 

***

Trois jours. Trois jours que je me suis réveillé et que je suis en pleine forme. Et Monsieur Lucifer ne veux pas me laisser sortir et me fait suivre par une ombre que j'aperçois uniquement lorsque je tourne à l'angle d'un couloir. 

Chaque jour je découvre une autre partie du château mais c'est l'extérieur que je souhaite explorer. Je laisse mon cerveau me guider sans vraiment réfléchir. 

Une porte noire. Ca ne m'étonne pas de me retrouver devant sa chambre. Je toque mais personne me répond alors j'entre. Les rideaux sont tirés mais Lucifer semble avoir quitter les lieux depuis longtemps. Son odeur est partout. C'est rassurant. Je m'apprête à repartir ne trouvant rien de bien intéressant lorsque je vois un calpin très épais posé sur la table de nuit. Ce journal est très vieux mais plutôt bien conservé.