Chapitre 18 - Grace

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J'étais en train de mourir. Je le sais. Même si j'en ignore la raison. Lorsque j'ai sentie quelque chose me tirer vers le haut. Comme un lien qui me faisait remonter à la surface.

Contrairement à la dernière fois, quand j'ai ouvert les yeux et que j'ai rencontré son or pur, j'ai détourné le regard. Je me suis levée, ai enfilé un peignoir et suis sortie, le laissant seul assis sur le lit. Je le hais autant que... Non ! Je me refuse à cette pensée. Respire. Je n'y arrive pas. Alors je fais la seule chose qui me calme: je me dirige vers les cuisines. C'est désert et quand je regarde la pendule, je comprends pourquoi. On est au beau milieu de la nuit. Mon ventre gargouille. Je vais chercher mes ingrédients mais quand je reviens, mon plan de travail est envahi par un grand corps de guerrier. Je le toise du regard. Et prends un autre établi.

— Apprends moi.

Je reste dos à lui pour lui répondre en déballant mes éléments.

— Au cas où tu ne l'aurais pas remarquer, ce n'est pas le meilleur moment po-

— Je l'ai tué tu sais.

Je suis raide.

— Qui ça ? demande ma voix tremblante.

— Maise.

— Pourquoi ?

— Question stupide. Elle m'a trahi et elle t'a fait du mal.

Je suis désolée. Je le pense réellement. Peu importe qui Maise était pour Lucifer, se faire trahir n'est jamais agréable. La trahison est un poison dans l'esprit, qui s'évertue à ronger le cœur. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas non plus quoi penser. Et je sais encore moins ce que je vais faire.
Je commencer à mesurer la farine. Mécaniquement. En réfléchissant. Mais peut être que c'est ça le problème. Je réfléchis trop. Et si je me laissais porter par mes impulsions. Si j'arrêtais de tout mesurer au gramme près ?

— Bah alors tu viens ? lancé je. C'est pas de là où tu es que tu vas apprendre.

Je le sens se rapprocher dans mon dos jusqu'à ce qu'il y plaque son torse. Je sens chacun de ses muscles et- Concentration !

— Alors on fait quoi ? fait il d'une voix grave.

Ses bras m'entourent et attendent mes directives.

— Des crêpes.

Ma voix tremble. Bravo Grace, une vraie midinette !

Je lui explique ce qu'il doit faire et on est plutôt efficace puisque c'est comme si j'avais quatre mains. Même si la position est très... perturbante.

Au final ça a pris une bonne demi heure. Je mange une crêpe au chocolat, assise sur un autre plan de travail, en regardant le bazar qu'on a mit. Il y a de la pâte sur la plaque à induction parce que Lucifer a essayé de faire sauter une crêpe qui n'était pas assez cuite. Et de la farine recouvre tout d'une fine pellicule blanche après qu'on ait fait une petite bagarre avec.

— Pourquoi tu aimes cuisiner ? demande t-il

— Ça me détend. Et puis en plus c'est bon, conclut je en me léchant les doigts.

Lucifer s'approche et vient se caller entre mes cuisses. Sans m'en rendre compte, je me mets à retenir ma respiration. Son visage se rapproche et il lèche le coin de mes lèvres.

— Chocolat noir. Tu as du goût.

Je déglutis. Je le dévore du regard. Et peut être que c'est déplacé mais je ne me prive pas. Je détaille tout son visage au peigne fin. Ses cheveux presque noirs qui ont poussés depuis que je l'ai rencontré. Sa peau lisse couleur caramel. Ses sourcils fournis qui font ressortir ses yeux. D'aussi près on peut voir que l'or est plus foncé près de la pupille et l'iris semble construit en alvéoles. Son nez fin dont les narines se dilatent rapidement lorsqu'il est en colère. Ses lèvres pleines et roses, si douces dans mes souvenirs.

Lucifer in LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant