Epilogue

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"Les hurlements de la Reine étaient tout ce qui persistait dans cette plaine de destruction. Une ombre s'approcha des deux corps enlacés: Azazel. Et sans que la Souveraine puisse le voir, il donna sa vie pour son roi. Mais ce dernier ne-"

— Maman !

Je pose mon stylo en souriant. Un petit bonhomme soulève ma jupe et se cache en dessous.

— Maël, sors de là...

— Non ! Liam il arrête pas de m'embêter...

— C'est pas vrai ! braille son frère jumeau en rentrant dans la pièce.

Je rigole de bon cœur, ils sont trop mignons mes bébés. Ils commencent à détester ce surnom, preuve qu'ils grandissent déjà.

— Allez les garçons, faut se brosser les dents. Il se fait tard et y a école demain.

Ils bougonnent un peu mais finissent par se rendre dans la salle de bain. Je range ce que j'étais en train d'écrire dans l'un des tiroirs. Je caresse une dernière fois la couverture et relie le titre: Lucifer.

Je me dirige vers le salon en ramassant tout les jouets de mes fils qui traînent par terre. Je les range dans le bac situé à côté de la télé qui tourne toujours, diffusant une émission sur les fauves. Je me retourne vers le canapé où un homme est endormi, une petite fripouille en body bleu en travers du torse. Mais cet homme ce n'est pas n'importe qui, c'est mon mari. Je récupère ma fille qui dort à poing fermer sur son père. C'est déjà une vrai fille à papa. Je la couche et reviens dans la pièce à vivre où mon homme ne dort plus. Il me regarde.

Nous sommes les seuls à avoir survécu. Tout le reste à été détruit. Il n'existe plus ni Paradis ni Enfer. Seulement nous. On a du laisser dernière nous le pouvoir et nos capacités dont ils nous restent quelques traces. Seules subsistent nos differentes formes. Ni moi ni lui ne sachons ce qui va réellement advenir, les démons tirant leur force de leur monde. Mais nous pouvons supposer qu'ils nous restent des centaines d'années avant que l'on s'éteignent tel deux étoiles lointaines qui cessent un jour de briller.

Je sors, toujours sous son regard furtif. Notre maison a été construite le long de cette falaise où il m'a emmené il y a de ça dix ans. Je m'allonge dans l'herbe pour observer les constellations et il me rejoint à peine quelques minutes plus tard.

— Je t'aime, chuchoté je en me tournant sur le côté pour le voir.

Depuis que j'ai failli le perdre je ne suis plus avare de c'est mots.

— Les enfants sont couchés ?

J'hoche la tête tandis qu'il replace une mèche de mes cheveux.

— Je veux t'en faire plein d'autres, souffle t il.

— Doucement, on va pas faire une équipe de foot, ris je.

Il m'accompagne et on est bien là, l'un contre l'autre dans la douceur de la nuit.

Si vous aviez été là ce soir là, vous auriez pu voir deux âmes enlacées. Deux âmes qui malgré la peur et le chagrin, la haine et la violence se sont trouvées et ne se sont plus lâchées. Deux âmes qui ont tout simplement réussies à s'aimer.

Lucifer in LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant