Chapitre 17

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Le plus expérimenté des deux revient avec des bandages désinfectés grâce à l'eau bouillante. En entrant dans la pièce, il trouve Louis assis contre le mur, dans un coin de la pièce. Celui-ci semble être en train de somnoler, ses yeux clos et ses traits tirés à cause de la douleur. En deux pas, il se retrouve à son niveau, s'accroupissant devant lui :

"Louis..."

Il secoue timidement le corps du blond qui s'éveille face à cela. Son regard se pose sûr Thomas qui lève son bras pour lui montrer les bandes. Sans perdre un instant, le jeune lève son haut et se redresse en grimaçant. Le grand comprend alors qu'il faut qu'il fasse assez vite. En deux à trois tours du ventre, les bandes chaudes réchauffent sans brûler le jeune qui commençait à avoir froid. Mais aussi, cela apaise un peu sa douleur.

Après avoir terminé, le corps chaud retombe contre le mur, mais les yeux bleus de Louis restent grandement ouverts pour regarder Thomas qui place lui-même ses bandes. Ses mouvements sont méticuleux, précis et rapides :

"Où as-tu appris tout cela ?"

La voix faible retentit dans la minuscule pièce, stoppant Thomas qui vient tout juste d'accrocher les bandes pour qu'elles tiennent. Il vient s'asseoir, soupirant doucement, à côté du blond. Son regard dérive vers l'autre mur, il songe à son passé :

"Mon père m'a tout appris. Depuis que je suis tout petit. Puis j'ai tout appliqué sur le terrain, j'ai gagné en expérience."

Louis se rappelle vaguement de cette soirée à la belle étoile. Thomas s'était confié ce soir-là sur son passé. Son père l'avait réellement formé à tout, il était plus que le soldat parfait :

"Cela fait combien de temps que tu es à l'armée ?

-J'y suis depuis que j'ai 15 ans, cela fait bientôt une dizaine d'années."

Louis se doutait qu'il eût rejoint l'armée tôt, mais si jeune. Il fait un rapide calcul dans sa tête, il réalise que Thomas a dans les 25 ans. Il n'était pas si vieux que ça au final. Un rire nerveux lui échappe face à cette pensée. Autant lui paraissait jeune, autant Thomas faisait la trentaine par moment. Ce n'est que lorsque le brun dort, que son visage s'apaise et que son véritable âge ressort.

Un silence reprend dans la pièce, aucun ne trouve de sujet de conversation. Louis en viendrait presque à s'endormir. C'est sans compter sur le fait que Thomas, à côté, veut délivrer son cœur lourd. Son désir prend rapidement le dessus, sans contrôle dessus sa voix résonne dans l'endroit :

"J'ai vraiment eu peur aujourd'hui."

Les yeux du blond s'ouvrent, il quitte sa phase de sommeil pour écouter son camarade qui commence à lui parler de sujets qui semblent très sérieux. Lui aussi avait eu peur aujourd'hui, mais à ce moment précis, il se sentait mieux. Avec son collègue près de lui il en vient à oublier la douleur physique, comme mentale :

"Tu as eu peur, toi ?"

Il revoit les larmes rouler le long des joues du grand brun qui était pourtant si insensible et si froid. Était-ce cet instant ? :

"J'ai sincèrement cru que je pouvais te perdre."

Tout d'abord Louis ne dit rien. Bien qu'il devrait être heureux, comme tout à l'heure d'entendre cela, il reste renfrogné. L'idée qui suit derrière le démange plus que tout, il craint de la suite de la phrase :

"Je ne sais pas pourquoi, ce que tu m'as fait mais je sais juste que je tiens à toi. C'est apparu ainsi, cela c'est développé et cela c'est renforcé avec le temps. Je tiens à toi plus que la normale, plus que comme un ami et même plus que comme un frère. Pendant les quelques instants où je te pensais mort, j'ai ressenti un sentiment si fort, si intense. J'ai cru que j'allais mourir sur place, de chagrin. C'est comme si ma raison de vivre s'était envolée sous mes yeux sans que je ne puisse faire quoi que ce soit."

C'est toi que je ne déteste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant