Chapitre 27

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Les mains pleines de terre, ses pupilles bleus se dressent vers le ciel ensoleillé. Il venait de planter les légumes de la saison. La prochaine étape serait le blé dans le champ d'à côté. Le meuglement de son unique vache le fit se tourner curieusement vers le pré, ayant une vue sur le portail de leur propriété :

"Thomas est de retour ?"

Se questionnant seul, il se relève sentant son dos douloureux craquer dans tous les sens. Il s'échauffe un court instant avant de s'essuyer les mains dans son pantalon -qu'il avait encore une fois dans la soirée- mettant de la terre partout. Le vent frais du début de printemps vint caresser son visage au même instant où il vit son amant apparaître derrière la clôture.

Un large sourire rayonnant s'affichant sur ses lèvres, il parcourt le chemin, tenant son chapeau de sa main sale, la distance qui le sépare du portail. Le brun était allé au marché ramener des légumes frais le temps que ceux du potager poussent. Mais il s'arrêta en voyant autre chose derrière son compagnon. Ses yeux se plissèrent, il pensa d'abord halluciner, mais revint vite à la réalité en voyant Thomas lui adresser le même sourire qu'il avait eu quelques secondes avant. D'une main habile, l'ancien soldat d'élite vient tapoter l'encolure de la jument qu'il tient en longe. Il franchit les quelque foulées qui le séparait du blond ébahi par l'équidé :

"Il ne manquait plus que ça, je me trompe ?"

Les sabots tapaient contre le sol de terre sèche, pour que la jument d'une robe alezane s'arrête vers le blond. Son museau s'approche pour venir essayer de manger le chapeau de paille de Louis qui parvient à se reculer au bon moment sous le regard amusé de son compagnon :

"Elle s'appelle Vesle. il lui tend la longe, elle est à nous désormais. J'irais adopter un percheron ou autre pour la moisson, d'ici-là profite avec elle."

Le prénom laisse le blond perplexe, c'était le nom de la rivière qui leur avait sauvé la vie à Reims. Il se saisit timidement de la longe et la jument commence à bouger la tête énergiquement :

"Elle est docile, mais elle doit avoir envie d'aller se dégourdir les pattes. Va la mettre au pré, je vais ranger les légumes."

Avant de s'éloigner, il fait un baiser sur le front de Louis, prenant soin de bien soulever son chapeau. Le jeune se retrouve avec la jument qui commence à s'impatienter :

"Va rencontrer Pétunia, elle est aussi gentille que tu dois l'être."

Aussitôt, il entame le pas vers le portail du pré. La jument le suivait, ne cherchant pas à le dépasser. Elle était parfaitement dressée. Une fois le portail ouvert, il rentra à quelques mètres éloignés pour lâcher la jument qui part directement au galop. Elle était vive, pleine de vie. Sa crinière volait au vent, Louis ne pouvant détourner le regard de cette bête magnifique. Elle était comme il avait rêvé... La vache meugle contre l'équidé plein d'énergie, se mettant à galoper aussi sur quelques mètres avant de retourner brouter.

Doucement, Louis fait demi-tour, prenant soin de verrouiller le pré à sa suite. Il irait préparer l'étable - qui allait faire office d'écurie - dans la soirée. Dans l'instant présent, il n'avait qu'une seule hâte : remercier Thomas pour la jument.

D'un pas de course, il arrive dans la demeure, le souffle légèrement coupé. Le brun se redresse une laitue dans la main :

"Elle te plaît ?

-Elle est parfaite !"

Il vint se jeter au cou de Thomas pour l'embrasser de toute part, en riant aux éclats. Le plus âgé était plus satisfait que jamais de voir son partenaire aussi heureux. Il lâche les légumes pour profiter avec lui, se serrant dans les bras, s'embrassant, dégénérant. Il n'en fallut pas plus pour les deux pour se retrouver à nouveau sur ce canapé, à s'échanger des baisers intenses qui allaient s'en suivre d'une fin de soirée mouvementée.

***

Média : Vesle

C'est toi que je ne déteste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant