Chapitre 26

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Près du puits, Louis remonte de l'eau en tirant sur la corde. L'étable est bientôt prête, il lui suffit juste de la laver pour retirer les poussières accumulées sur le sol à cause des travaux. Il désire plus que tout que leurs futures vaches soient dans un lieu adéquat. A cause du froid, l'eau était souvent gelée rendant la tâche compliquée, ils ne pouvaient puiser que très rarement ce faisant, les travaux avaient pris un peu de retard.

Il songeait à ces heures perdues au placement du futur potager. Lorsqu'il fait assez chaud, Thomas et lui construisent les barrières pour laisser les vaches se balader sur le grand terrain. Ils savaient qu'il reste des rénovations à faire dans la maison, mais Louis était pressé d'accueillir des animaux :

"Louis !"

Le hurlement stoppa net le blond, le sceau tapant sur la paroi du puits. Il regarda derrière lui, en direction de la rivière. Thomas était parti dans les bois, après le pont et derrière la fine rivière. Ce hurlement l'interrogea, lorsqu'il chassait l'ancien soldat d'élite n'aimait pas être perturbé même par son compagnon. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils étaient arrivés, ils avaient commencé à prendre leurs habitudes :

"Louis !"

Cette fois-ci, Louis lâcha tout. Thomas appelait à l'aide dans la loré du bois. L'écho du hurlement montrait qu'il n'était pas si loin. D'un pas de course, le blond franchit le pré qui le séparait du lac. Il esquiva les barrières fraîchement installées sans problème. Les souvenirs de ses entraînements pendant l'armée lui reviennent dans cette course effrénée. Il sentait ses poumons s'ouvrirent toujours plus à chaque inspiration. L'air ressortant de son corps dans une fumée.

Thomas continuait de l'appeler, rapidement il perçoit d'autres voix plutôt hostiles. Il ne savait pas quel était le danger, il courait juste sans réfléchir. En s'arrêtant devant la rivière, il fixa l'autre rive. A ce même moment, la voix de Thomas se fit entendre, il put le situer et il ne vit que le bout d'un fusil qui s'élevait vers le ciel. La détonation qui retentit figea Louis, l'inquiétude le menant dans un état de transe. Les voix s'élevaient et parmi elles, il entendait Thomas crier des ordres.

Sans perdre un instant, il entra dans l'eau gelée. Il sentait ses muscles se contracter, son souffle s'accentuer et le froid le pénétrer jusqu'à le brûler. Mais il avançait, s'enfonçant dans le courant peu intense.

Au milieu de la fine rivière, l'eau lui était montée jusqu'à la clavicule. Mais il continuait d'avancer sous les hurlements et la nouvelle détonation qui fit voler les oiseaux environnants. Chaque pas était rude, il avait l'impression que le courant pouvait l'emporter à tout instant, qu'il pouvait trébucher et se noyer. Néanmoins, l'idée de perdre Thomas était encore plus forte que toutes les autres.

Grâce à sa détermination, il arriva sur l'autre rive en sécurité. Sans prêter attention au vent qui le frigorifie toujours plus, il reprit sa course, remontant la légère butte. Une fois en hauteur, il s'arrête sur trois paires d'oeils qui se posent sur lui. Son souffle lui arrachait les poumons, sa cage thoracique se soulevait dans un rythme presque mortel.

D'un regard vif et rapide, il analyse la scène. Thomas pointe son arme en direction d'un jeune homme. Les deux d'en face faisant de même sur lui, comme sur son compagnon. Peu à peu il retrouvait son souffle, il comprit rapidement en voyant la biche au centre :

"Louis...

-Qu'est-ce que vous voulez ?"

Les deux autres chasseurs les visent toujours, ils semblent très énervés. Mais Louis était serein, surtout en voyant l'émotion de terreur qui envahissait le regard de l'enfant :

"Ton ami nous a volé notre biche !"

Alors que Thomas allait rétorquer, le blond fit les quelques pas qui le séparaient de son partenaire. Son premier reflex étant de lui faire baisser son fusil et d'un simple geste en direction des deux autres, essayer de les calmer :

C'est toi que je ne déteste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant