C'est toi que je ne déteste pas

Chapitre 28

"Tu es sûr que tu veux aller ici ?

-Plus que sûr, tu verras que c'est sympa comme endroit. On boit deux à trois verres et on rentre."

Le brun prit le poignet du blond qui était réticent, il n'avait jamais mis les pieds dans un tel endroit. La porte s'ouvre, les deux en profitant pour se faufiler à l'intérieur. Les voix s'élevaient dans la salle pendant qu'une chanteuse essayait tant bien que mal de faire entendre sa voix. Le son des verres tapant sur le bois, les cris et les rires, cela mettait mal à l'aise Louis qui prit un morceau de la veste de Thomas pour se rassurer comme il pouvait. Ils s'installèrent au bar :

"Deux pinards s'il-vous-plaît !"

Le barman se mit donc en quête de verre pour préparer les deux verres, sous le regard inquiet du blond :

'Pourquoi sommes-nous venus ici déjà ?...

-Des rumeurs vont tourner si nous restons cloîtrés dans notre ferme. Puis sortir de temps en temps cela peut te faire du bien, tu ne fais que travailler toute la journée en t'occupant des bêtes."

Le regard dérivant sur le haut du bar, des photos étaient accrochées et montraient l'ouverture, des soirées arrosées et plein d'autres événements. Deux verres se posent devant eux, Thomas qui avait déjà préparé ses pièces les glissa sur le bois à l'intention du serveur qui les prit rapidement.

Les yeux bleutés du plus jeune analysaient le liquide dans le verre, sa couleur bordeaux ne l'inspirait pas tellement. Il n'aimait pas spécialement l'alcool :

"On devrait faire mine de discuter de femmes, tu ne penses pas ?"

Cette idée rebuta clairement Louis, il le fit comprendre d'un simple regard. Il n'avait pas vraiment le choix, si d'autres habitants venaient à les soupçonner, ils se feraient harceler voir même assassiner. Parfois, il espérait que les choses soient plus simples pour eux, qu'ils puissent en cet instant s'embrasser et se toucher sans craindre les conséquences. Dans un tel endroit, cela serait signé un arrêt de mort imminent :

"Je te laisse commencer..."

Thomas savait que cela ne l'enchantait pas, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il arbora un sourire qui se veut réconfortant, lui aussi détestait faire cela. Ils avaient convenu il y a plusieurs mois qu'ils devaient faire mine d'être des coureurs de jupons célibataires. Dès qu'ils croisent des individus qu'ils connaissaient, ils faisaient mine de parler de femmes ou autre. Dans l'unique espoir de ne jamais éveiller les soupçons. Des duos de fermier était assez courant mais pour autant, il fallait se méfier :

"Avant-hier, j'ai trouvé une blonde."

L'air accusateur se pose directement sur les traits de Louis, il a compris directement les intentions de son partenaire :

"Qu'est-ce qu'elle était pressée..."

Thomas se mordait la lèvre, amusé plus que jamais en voyant Louis rougir et rouler des yeux. Evidemment qu'il faisait allusion à Louis il y a de cela quelques jours, dans la chambre :

"J'ai couché avec une brune récemment aussi."

Louis sourit de manière nonchalante s'adressant à Thomas. Il était entré dans le jeu, les deux allaient commencer à parler de leur ébat d'un ton humoristique et détournés pour faire comme s'ils parlaient de femme :

"Qu'est-ce qu'elle était bruyante...

-Je suis sûr que ma blonde l'était encore plus."

Les quelques clients qui s'arrêtaient au comptoir se délectant de ses révélations, ne se gênant pas pour ricaner discrètement. Le barman lui-même tendait l'oreille comme si des potins pouvaient venir assouvir ses désirs curieux :