Chapitre 25

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"Louis, ramène-moi le marteau !"

D'un œil vif, il fait le tour de la pièce pour repérer le marteau posé sur la chaise à côté. Il s'en saisit avant de parcourir les quelques mètres qui le séparent de Thomas. En arrivant dans la chambre, il comprend que le brun est en train de construire le lit. La chaleur se pose doucement sur ses joues alors qu'il dépose l'outil dans les mains de son amant. Ce soir, ils allaient dormir dans le même lit. Certes, ils avaient déjà dormi côte à côte, mais ce n'était en rien dans un même lit. Depuis plusieurs jours, ils dorment sur les deux canapés du bas. Cette nuit, cela allait être différent...

Le cœur prêt à bondir hors de sa poitrine, le blond se dépêcha de retourner dans l'étage du dessous pour terminer de préparer la cuisine. Il lui restait beaucoup de travail avant qu'ils puissent enfin considérer l'endroit comme parfaitement habitable. Cette ancienne ferme était tout ce dont il rêvait et avec son compagnon, ils avaient déjà effectué beaucoup de travaux. L'idée que la suite serait l'aménagement de l'étable l'enthousiasme et l'encourage. Il prit en main le bout du balai-brosse pour venir frotter, nettoyer au mieux les surfaces de la cuisine. Ajoutant un peu d'eau récupérée dans le vieux puits :

"Louis, tu pourras me préparer un bain ?"

Thomas travaillait depuis le petit matin, il avait très chaud malgré le fait que ce soit bientôt le début de l'hiver. Il était capable de sentir la sueur dégouliner sur tout son corps, dont son front. Il ne souhaitait pas que la première nuit dans le lit soit gâchée par cela. Les bains étant assez rares, car difficiles à préparer. Malgré tout, il avait dans la salle-de-bain une baignoire certes abîmée, mais toujours utilisable.

Le blond entreprit alors la préparation du bain, préparant lentement tout ce qu'il faut et franchissant à de multiples reprises les escaliers en bois de la maison. Cela sous les bruits de coup de marteau de son partenaire toujours plongé dans le bricolage afin de monter le lit dans la chambre.

Ce n'est bien qu'une heure plus tard que les deux avaient terminé leurs tâches respectives. Le plus grand rejoignant le plus jeune dans la salle-de-bain. De ses yeux bruns, il fixait le bain qui lui donnait drôlement envie. Louis était calé contre la paroi en métal, il dressa les yeux sur son partenaire :

"Je te préparerais le tien juste après. il marque un temps de pause, une idée venant d'éclore dans sa tête, à moins que tu ne veuilles le prendre avec moi ?"

Les joues du plus jeune s'empourprèrent rapidement, son air s'étira sous la surprise et la gêne. Il se releva rapidement sur ses deux jambes, tout en panique :

"Comment peux-tu-"

Il ne prit pas le temps de terminer sa phrase en visualisant l'air amusé sur le visage de son compagnon. Il baisse le regard en lâchant un grognement, il se moque de lui en disant ces choses stupides. Désormais grognon, il passe à côté de Thomas sans sourciller :

"Je vais me laver tout seul."

Le brun était de plus en plus amusé par cette réaction. Il se doutait que Louis allait le prendre ainsi, mais en voyant le corps disparaître dans les escaliers, son sourire se perdit. Les questions qui tourmentent sa tête depuis plusieurs jours reviennent, lui qui désirait tant Louis amoureusement tant que sexuellement, il se demandait si c'était le cas de son partenaire.

Il ne faisait aucun doute que Louis était pudique, qui lui faudrait beaucoup de temps et Thomas était prêt à patienter autant qu'il le faudrait. Ces instants de pique étaient son seul moyen de partager son désir et essayer de le transmettre à son compagnon. Il n'attendait pas vraiment de réponse positive, juste que Louis comprenne.

En bas, le blond sentait son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. Il avait conscience de ce que Thomas essayait de faire, mais rien que l'idée de franchir ce cap le terrorisait. D'autant plus que le brun n'allait jamais plus loin que les paroles pour essayer de le rassurer et de faire évoluer les choses. Il ne savait comment faire le premier pas, tourmenté face aux scénarios défectueux qui s'enchaînent sans cesse à chaque pique de son partenaire.

Encore abasourdi par les mots fraîchement prononcés, il prend une bassine et une serviette neuve, achetée récemment. Il remplit la bassine de l'eau la plus claire qu'il put trouver et retira son haut au plein milieu de la pièce. Trempant le tissu dedans, s'essuyant au mieux son corps plus musclé qu'avant. Il pouvait sentir la dureté de ses muscles sous ses gestes, là où c'était mou avant. Ses abdominaux étaient naissants, encore peu marqués, mais bien présents. Pas aussi marqué et prestigieux que ceux de Thomas, néanmoins les démarcations apparaissent peu à peu à force de travailler.

L'eau fraîche le faisait frissonner au moindre petit courant d'air qui passait. Il n'avait qu'une hâte qui était de remettre son haut, ou bien son pyjama d'hiver. Le lendemain, il irait laver ses vêtements dans la fine rivière derrière leur maison. C'était déjà devenu une habitude chez lui, son côté maniaque ressortait avec le temps. Cela ne déplaisait pas à Thomas qui avait horreur de faire le linge, il préférait faire des travaux où préparer la nourriture.

"Louis, j'ai fini ! Je t'attends en haut."

Il remit à ce même moment son bas. Un peu anxieux, il déplace la bassine dans un coin, s'écrivant une note mentale pour aller la vider plus tard. La serviette finit étendue sur le dossier d'une chaise. D'une attitude timide et lente, il se tourne vers les escaliers, une certaine appréhension. Il avait hâte comme il était rongé par la crainte, les deux sentiments déferlent à même hauteur dans ton son organisme. Il lui faut plusieurs minutes pour franchir les escaliers, là où il ne faut que quelques secondes en temps normal.

Comme un enfant timide, il pointe le bout de son nez dans la chambre, Thomas finissant de mettre son pyjama d'hiver. Ses yeux se posèrent dans un premier temps sur le lit qui paraissait bien confortable. Les grosses couvertures en laine qui allaient leur tenir chaud, il en bavait presque. Puis son regard baissa au pied du lit où était plié soigneusement son pyjama propre.

Un pas devant l'autre, aussi lent qu'une tortue, il s'approche pour prendre son pyjama et repartir dans la salle-de-bain sous le regard mi-amusé, mi-ébahie de Thomas qui se délecte de la scène. Lui aussi était un peu anxieux, mais par-dessus tout pressé de pouvoir enlacer Louis avant de fermer les yeux. Il profita de l'absence de son compagnon pour tirer les couvertures et venir s'asseoir sur le lit, en l'attendant. Il ne fallut que quelques minutes pour Louis avant de revenir dans la chambre, toujours aussi lentement et timidement. Il tirait nerveusement sur le haut de son pyjama avant de venir s'asseoir sur son côté du lit :

"Je ne vais rien te faire, sois détendu."

La voix de son partenaire fit frémir le blond qui se sentit encore plus angoissé. Il se précipite pour venir s'allonger et remonter les couvertures afin de cacher son visage. Du haut de ses 21 ans, Thomas ne lui en donnerait pas plus de cinq. Il vient s'allonger à son tour, de façon plus posée. Il cale sa tête sur son bras pour se tenir en hauteur et baisse doucement les couvertures jusqu'aux yeux de son partenaire :

"Puis-je au moins t'enlacer avant d'aller dormir ?"

Cette idée plu directement au blond, il se tourne pour faire face au corps imposant de Thomas et il vient l'entourer de ses bras. Il avait confiance en les mots précédemment dits. Le brun fut d'abord surpris, mais son sourire prit rapidement place et son étreinte se plaça autour du corps chaud du blond. Les deux commencèrent à ressentir l'autre comme un radiateur, luttant contre le froid extérieur.

Thomas vint s'allonger sans lâcher la taille du corps mince, le tenant du mieux possible contre lui. Le blond ne comptait pas s'en évader, il prit une position qui le rassurait au mieux, se calant sur le haut du torse de son partenaire. Toute son angoisse l'avait quitté, il était apaisé. Seulement quelques instants après, son souffle indiquait qu'il avait quitté le monde réel pour plonger dans celui des rêves. Thomas en était heureux, c'était déjà une avancée extraordinaire à ses yeux.

C'est toi que je ne déteste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant