Chapitre 3

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L'équipe est dans un seul camion. Ils se dirigent vers le village qu'ils doivent évacuer. Le matin même, Julien a confié une arme à feu à Louis. Le gringalet ne l'a pas lâché depuis, mesurant chacun de ses gestes pour ne pas créer d'accident et tuer un de ses coéquipiers. Il ne sent pas à l'aise avec les armes surtout quand il sait qu'il n'est pas doué pour viser. A chaque secousse, Louis panique et sert fortement son arme aux endroits qui lui paraissent le moins dangereux.

Pierre ne se gêne pas pour se moquer ouvertement du blondinet et son attitude de "fébrile". Ce qui provoque des tensions avec Jean-Charles qui prend bien plus à cœur les réflexions que le principal concerné. Marc reste surpris de l'ignorance du plus jeune face aux répliques dévalorisantes de l'homme qui porte le nom tel un caillou.

Jamais il n'aurait pensé qu'un si jeune garçon - pensant toujours que Louis n'a que tout juste 16 ans - puisse être aussi mature. Pierre passait pour un enfant de 3 ans avec cette attitude et les réponses du blond. C'est fort amusant à observer d'après lui. Julien reste silencieux face à ces chamailleries, bercé dans ses propres pensées sur comment mener à la perfection la troupe.

Puis enfin, dans un petit coin comme à son habitude, Thomas roupille. Il tient une posture très peu recommandable, le corps avachi sur le banc. Cependant, personne n'ose faire une quelconque réflexion et prendre le risque d'éveiller le grand brun :

"Commandant, nous arrivons."

La voix de William s'étouffe avec les bruits assourdissants de la voiture mais elle reste malgré tout audible. Sur ces mots, Thomas se redresse comme s'il n'avait pas dormi tout le trajet, Louis commence à paniquer face à l'inconnu pendant que Jean-Charles regarde férocement Pierre. Cette mission promettait d'être tendue, tout le groupe étant d'une humeur assez massacrante :

"Gare-toi à l'entrée de la ville et allez récupérer les camions dans le camp à l'ouest."

Le camion s'arrête lentement aux abords de la fameuse ville. Ils descendent rapidement du véhicule en restant professionnel. Après tout, les regards étaient rivés sur eux et leur arrivée soudaine. Directement, les deux conducteurs repartent laissant le reste de la mission aux équipiers. Le panneau de Vaudémont est placé devant eux avec derrière les quelques citoyens qui se sont arrêté curieux. Julien fait un pas en avant, le torse bombé, le dos droit et la tête haute :

"Chers habitants de Vaudémont, nous allons aujourd'hui procéder à une évacuation d'urgence. Prenez chez vous le strict nécessaire et veillez à partir au plus vite. Notre équipe se chargera de vous épauler, d'aider les plus fragiles. Des camions arrivent pour celles et ceux qui n'auraient pas de transport disponible pour quitter la ville. Merci de votre compréhension et de votre coopération."

Les protestations, grognements, sont déjà audibles et présents. Louis sent donc que cela risque d'être vraiment compliqué. Rapidement, même s'ils sont mécontents, les citoyens s'exécutent en retournant chez eux préparer leur affaire. Le village est petit, mais bien rempli. Un homme d'une trentaine d'années s'approche rapidement vers Julien et tend sa main pour le saluer. Julien répond en saluant le brave qui se dit être maire.

Le sous-officier commence donc une discussion au sujet de leur venue, de comment le maire pourrait aider et plusieurs autres choses. Après plusieurs minutes d'échanges, le maire connaît toutes les directives à suivre pouvant laisser Julien se tourne face à son équipe :

"Bien, le maire va nous apporter les adresses des personnes susceptibles d'être en difficulté. Par duo, vous allez vous rendre au domicile et aider ces gens. Marc tu viens avec moi nous allons nous charger des maisons les plus proches pour guetter le retour des conducteurs. Pierre tu feras équipe avec Jean-Charles comme tout le temps. Je vous place au centre. Enfin, Louis et Thomas je vous laisse vous occuper de l'autre côté de la ville. Vous devez en profiter pour faire passer le message. Rappelez-vous, les personnes qui ne désirent pas partir sont libres de leur choix mais essayer de les convaincre, cela fera moins de mort en cas d'attaque."

C'est toi que je ne déteste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant