Chapitre 18

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Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Thomas entreprit d'éveiller Louis afin de partir. Ce dernier avait dormi à poings fermés toute la nuit, même les rayons du soleil du matin n'étaient pas parvenus à le sortir de ses rêves. Plusieurs fois dans la nuit -et la matinée-, le brun avait vérifier qu'il dormait bel et bien. Voir la poitrine de son partenaire s'élever à chaque fois faisait naître un grand soulagement :

"Nous devons partir, ils te soigneront mieux dans un camp qu'ici."

A peine éveillé, le blond se sentait déjà bousculé de tous les côtés. Thomas bougeait dans tous les sens. Durement, il parvient à se lever, l'idée de s'étirer était alléchante, mais la douleur dans le bas de son ventre était comme le petit diable qui empêche ce soulagement corporel. Il se contente de soupirer longuement avant de poser les yeux sur son camarade qui glisse quelques bouteilles d'alcools avec du tissu dans un vieux sac :

"Où as-tu trouvé ce vieux bout de tissu ?

-Dans un placard."

Une réponse courte, plutôt froide. Le grand était concentré sur sa tâche pour ne rien oublier. Louis se demandait qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour s'attirer les foudres de son ami ? C'est sans compter sur les souvenirs de la veille, leur échange bien plus qu'amical qui refait surface. Il ne peut corréler la mauvaise humeur et la froideur de son partenaire qu'à cela. Il se demandait aussi s'il n'avait pas fait une bêtise... Comment en être sûr étant donné qu'il s'est endormi comme une pierre quelques instants après.

Pourtant les mots, les phrases, tout laissant croire que Thomas avouait ses sentiments. L'idée d'avoir fauté était très présente, grandissant lentement comme un bourgeon qui viendrait à éclore. Il s'en mordit les lèvres, ne daignant plus lever le regard vers le brun :

"Allons-y, ça va aller pour toi ? Je peux te porter si tu le désires."

Une main baladeuse se cale sur la hanche du blond qui écarquille les yeux face à cette proximité. Il venait de se monter la tête pour rien, Thomas était toujours le même. C'était uniquement le stress qui le rendait si froid :

"Ça va le faire, je te suis."

Le brun inspecte d'un regard l'expression sur le visage fatigué de Louis, n'y voyant aucun mensonge. Même une légère détermination était perceptible dans ses yeux bleu et rouge. L'inquiétude au sujet de ce court voyage diminue rien qu'avec ce regard :

"Dans ce cas, il tend sa main dans la direction de son partenaire, partons."

Le blond pose doucement sa main dans celle du plus vieux, une emprise ferme mais douce à la fois. Cette grande main, ses longs doigts vinrent se refermer sur la plus fine et la plus mince. Un léger sourire présent malgré cette situation désespérée. Les deux entreprirent le chemin vers le premier camp français qu'ils trouveront, le cœur léger, la détermination marquée.

***

Cela fait tout juste deux heures qu'ils marchent, les kilomètres ne défilent pas aussi vite que ce qu'avait imaginé Thomas. Louis était fatigué, lent et il avait mal partout. Il ne cessait de s'arrêter quelques minutes pour s'appuyer contre un arbre, reprenant son souffle. La sueur perlait sur son front alors que l'automne approchait et le vent frais avec. Thomas ne pouvait rien faire à part l'encourager et le laisser se reposer.

La route était droit devant, le brun le sentait. Une fois rejoint la ligne goudronnée, il n'aurait qu'à la longer. Louis remarqua l'impatience chez son partenaire, il ne cessait de faire alterner son regard a devant lui et sur sa personne. C'était amusant dans un sens, il en ricanait seul et discrètement avec une once de culpabilité.

C'est toi que je ne déteste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant