Chapitre 53

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Voilà déjà une semaine que ma mère est à Neverland pour sa convalescence. Moi qui était un peu anxieuse au départ, il s'avère que l'idée de Michael était brillante. En plus du repos que cela procure à ma mère, je me retrouve également à profiter d'elle au quotidien en dehors. Quelle drôle de situation quand on y pense : je travaille dans un cadre magnifique, mais en plus je travaille ni plus ni moins que pour mon petit ami tout en côtoyant ma mère au quotidien ! Mais je ne m'en plains pas, bien au contraire. Je suis rassurée de savoir ma mère ici. Elle n'a rien à faire, est soignée correctement, reprend doucement des forces... Et je ne parle même pas des moments de complicités que nous partageons ensemble ! Même Michael semble l'apprécier, discutant souvent avec elle lors des repas que nous prenons en commun. Il faut dire que ce n'est plus du tout la meme personne que j'ai connu enfant. A croire que la prison et la désintox l'ont réellement transformées. D'après mon oncle Denis elle se serait même plus assagie que quand elle était jeune avant ses dérives ! Je lui découvre un comportement bienveillant et affectueux, parfois maladroit vu son manque d'expérience en tant que mère on va dire. Cela se voit tout particulièrement quand elle tente de parler de sujets plus intimes avec moi. Je ne pensais pas qu'elle se montrerait du genre protectrice et curieuse comme le sont beaucoup de parents ! Déjà qu'elle se demandait depuis le début qu'elle était la nature de ma relation avec Michael, ce dernier et moi avons fini par convenir que cela ne servirait à rien de le cacher une fois ma mère à Neverland. Elle semblait avoir l'œil et l'ont se mettrait la pression inutilement à vouloir nous cacher d'elle. Donc oui, nous avons révéler notre idylle à ma mère qui s'en est montrée particulièrement touchée. Déjà le fait qu'on lui fasse confiance pour lui révéler un tel secret l'a marqué, mais aussi elle se sentait soulagé de me savoir avec lui. Évidement elle l'était parce qu'elle savait que c'était un homme bien, mais elle me confia qu'elle l'était également quand au fait que matériellement parlant je serai plus ou moins en sécurité avec lui. Je trouvais cela un peu réducteur et matérialiste de penser à cet aspect là en parlant de notre relation, mais avec le recul je me rends compte qu'elle voulait bien faire. Après tout, c'est vrai que c'est rassurant pour un parent de savoir son enfant avec quelqu'un qui gagne bien sa vie, voir même qui peut permettre un bon train de vie, qu'on le veuille ou non. Ma mère était juste maladroite dans ses paroles, il fallait donc pas lui en tenir compte.

Au niveau de sa santé je dois avouer être encore un peu perdue quand à cette histoire de greffe. Je reconnais que depuis qu'elle est venue vivre un temps avec nous, et que notre relation s'est considérablement améliorée, je me pose de plus en plus la question quand à passer les tests pour voir si je peux être une potentielle donneuse. J'ai même commencé à poser des questions directement aux médecins de l'hôpital pour avoir tout les renseignements nécessaires. Michael me soutient dans ma démarche et me rassure par rapport à mes craintes quant à l'idée de me faire opérer. Ses arguments étaient aussi étonnants que d'une criante vérité : si lui peut vivre presque parfaitement normalement en ayant perdu l'usage de ses jambes, je devrai plutôt bien m'en sortir avec un rein en moins ! La comparaison peut paraître étrange mais quand j'y repense il a raison je doit l'admettre. De toute façon la machine est déjà lancée je pense au vu de mes démarches, surtout au vu de ce que je me prépare à faire maintenant :

-Oh Heather, ma chérie ! Me sourit ma mère alors allongée sur un transat au bord de la piscine, prenant un bon bain de soleil par ce si beau temps.

-Tu te sens comment ?

-Ça va, cette petite sieste m'a fait un bien fou !

-Ça me rassure de te voir ainsi ! Lui souris-je en retour. Est-ce que je peux t'embêter un instant s'il-te-plait ? J'ai besoin de te parler d'un truc important.

-Bien sure ! Se redressa-t-elle, me désignant le transat à sa droite pour prendre place près d'elle.

-Tu sais, depuis ton hospitalisation il y a deux semaines... J'ai beaucoup discuté avec les médecins par rapport à ta santé et l'évolution de la maladie. On a parlé du fait que tu pouvais en dernier recours tenter une greffe de rein pour t'en sortir...

Hold meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant