Chapitre 56

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Une simple baisse de tension. C'était cela qui avait mis ma mère dans un tel état. Bien que cela n'était rien de grave, les médecins avaient tout de même décidé qu'il serait mieux de la garder à l'hôpital un moment. Les examens sanguins lors de son auscultation avaient révélés de nombreuses carences et d'autres symptômes peu joyeux lié à la maladie. Elle était bien trop faible pour rentrer et vivre normalement, il était préférable qu'elle reste hospitalisée jusqu'à nouvel ordre. C'est donc mitigé que nous avons quitté le bâtiment, à la fois rassurés que son malaise n'était rien de grave mais dépité de voir sa santé empirer. J'étais la plus à cran dans l'histoire. J'étais furieuse contre Michael que je jugeais responsable de cette catastrophe, non pas de l'hospitalisation de ma mère que je savais inévitable vu son état, mais de ce coup de stress énorme qui l'a fait s'évanouir... Comment il s'était comporté par rapport à cette histoire de montre supposément volée, les suspicions contre ma mère... Il avait beau s'excuser j'ai passé les deux nuits suivantes dans une autre chambre, et pour le week-end je suis repartie chez Jessica afin d'être tranquille. J'avais besoin d'un break avec tout ce qu'il s'était passé ces derniers temps...

Me voilà donc dans mon ancienne chambre à me réveiller doucement. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris la peine de faire un peu la grasse matinée mais que ça faisait du bien ! Et puis savoir que je n'ai rien à gérer, ni Michael, ni ma mère... Je réalise que je n'ai pas vraiment eu de temps pour moi depuis un bon moment, depuis que nous avions hébergé ma mère à Neverland en fait. Tout mes moments de libres finissaient automatiquement à être dédiés à prendre soin d'elle, parfois même au détriment de Michael qui voulait tout autant que moi qu'on passe du temps ensemble. Un sentiment de culpabilité me prend en repensant à ce dernier, lui qui m'avertissait tant quand à tout cela. On dirait bien que je refusais de voir la réalité en face, ou plutôt que j'avais trop peur que quelque chose de terrible arrivait si j'osais abandonner ma mère ne serait-ce qu'un instant...
C'est troublée que je me lève pour aller dans la cuisine. Jessica et son copain, qui est venu s'installer avec elle depuis peu, sont déjà en train de faire couler du café et cuire des œufs et des tranches de pain pour mon plus grand plaisir !

-Tiens mais voila la marmotte ! Me salue Jess avec un large sourire. Bien dormi ?

-Plutôt bien ! Ça fait longtemps que je n'avais pas dormi aussi longtemps ! M'étirais-je tout en allant me servir une tasse de café.

-Ça se voit, tu as bien meilleur mine que quand tu es arrivée vendredi soir.

-Je crois bien que Michael avait raison, j'avais vraiment besoin de repos... C'est terrible ce que je vais dire mais... Mais l'hospitalisation de ma mère a été une bonne chose, enfin j'ai un peu de temps pour moi.

-Il faut dire que tu t'occupais à plein temps de deux personnes entre elle et Michael, c'est énorme comme travail ! Fit remarquer Travis, son petit ami.

-Tu vois, même lui est d'accord avec moi ! Ria Jessica.

-Je m'en veux pour lui, je l'ai complètement délaissé... soufflais-je. Et puis cette dispute... Je sais qu'il regrette mais je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir vu dans quel état il a mis ma mère...

-C'est une mauvaise période pour tout le monde chérie, ça passera. Vient-elle m'enlacer. Vous êtes tous à fleur de peau entre la maladie de ta mère, la presse, vos boulots... Mais tout va s'arranger ne t'en fais pas ! Je pense que ce petit séjour chez nous était une bonne idée : te revoilà sur pieds et lui aussi aura été tranquille durant ces deux jours le temps de laisser les choses se calmer. Tu verras qu'en rentrant ce soir ça ira déjà mieux !

-Merci...

Et Jessica avait raison : après une journée entre filles en ville je me sentais beaucoup mieux le soir venu quand je devais rentrée à Neverland. Jessica m'avait fait la surprise de m'emmener au spa afin de profiter d'un bon massage et autres soins devant me détendre. Je me suis sentie si chouchoutée, je sentais presque toutes les toxines et mauvaises émotions de mon corps s'évaporer à coup de massages, gommages et bains à remous. C'est complètement rafraîchie et détendue que je repris la route. J'étais un peu anxieuse mais aussi heureuse de rentrer. Je voulais revoir Michael, il m'avait manqué. J'étais aussi prête à m'excuser pour ces dernières semaines, surtout pour l'incident avec ma mère. J'ai eu tellement peur pour elle que j'en ai été injuste Michael qui, avec du recul, n'y était pour rien. Comment pouvait-il savoir que ma mère avait été à ce point traumatisée par toutes ces années de prisons que l'idée d'une fouille la terrifiait ? Moi même j'ignorai que cela l'avait autant marqué. J'ai été si bête...

Hold meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant