Hold me

12 ans...

Tout semblait bien se passer. Les six frères étaient chacun à leur poste, prêt à jouer comme si ils étaient sur une véritable scène devant une foule en délire. Michael, meneur phare du groupe, attendait en haut d'un escalier le top départ pour se lancer. La musique se lança, les projecteurs se braquèrent sur lui, explosions d'étincelles... À son tour de jouer! Le voilà qui descend les marches confiant, bien décidé à se donner à fond même si c'était une simple publicité pour un un soda. Ses frères sont tout aussi impliqués malgré une drôle d'odeur venant frôler leurs narines, une odeur subtile, légère, une odeur de brûlé... Cela devait être très certainement les effets pyrotechniques. C'est ce que pensait également Michael qui exécutait ses célèbres pas sans imaginer une seule seconde le drame qui était en train de se produire, sans imaginer un seul instant que cette odeur de brûlé et cette fumée émanait de sa propre chevelure en feu...

Michael! Michael! Appelez les secours, vite!

Une terrible douleur presque paralysante, sensation terrifiante que sa propre peau se consume et se ronge, dévoilant une chair et des os à vif... Une foule de gens paniqués se jetant sur lui afin d'essayer d'éteindre désespérément les flammes, de le sauver alors qu'il s'écroule au sol. Les sirènes de l'ambulance résonne déjà dans les rues voisines, se hâtant de rejoindre les lieux de l'incident en craignant le pire alors que la star grièvement blessé est escortée en coulisse. Le feu est éteint mais qu'en est-il de sa vie alors que, rongé par la douleur et la peur, il finit par perdre connaissance dans l'ambulance se dépêchant de le transporter à l'hôpital?

Alors ça y est c'est la fin? C'est comme ça que va se terminer ma vie?

Le noir, le noir complet, pénombre infinie et inquiétante, sans un bruit, sans un son... Seule une discrète boule de lumière semble se rapprocher au loin, blanc éclatant, presque aveuglant, grossissant toujours plus jusqu'à venir englober son frêle corps meurtri. Sa main vient protéger ses yeux éblouis alors qu'ils se rouvrent péniblement. Une sensation de froid fait frissonner son corps alors que la lumière se dissipe finalement, laissant apparaître des formes d'abord floues puis se définissant petit à petit comme des murs de briques, un sol carrelé et froid, marbré et brillant... Le calme reste le même, il n'y a rien ni personne alors qu'il se redresse sur ce sol qui n'est pas celui d'un hôpital comme il le pensait au départ. Il n'y a d'ailleurs pas d'hôpital ici, mais s'imposant murs de pierres ornés de vitraux colorés, des fleurs déposés en bouquets un peu partout, tout le nécessaire trouvable dans une petite chapelle comme celle où il se trouvait.

-Où suis-je? Arriva-t-il à articuler. Oh, ma tête...

Sa main passa dans sa chevelure bouclée, cherchant ce qui pouvait causer cette douloureuse sensation. Rien, pas une trace de blessure, pas une trace de brûlure! Tout semblait s'être évaporé tout comme sa migraine alors que l'incompréhension le gagnait de plus en plus.

-Qu'est-ce que c'est que ce bordel? Je ne comprends plus rien... Souffla-t-il. Eh! Y a quelqu'un? Si c'est une blague ce n'est vraiment pas drôle!

Des pleurs. De discrets sanglots étouffés non loin de là en unique réponse, les pleurs d'une femme. Intrigué, le chanteur prit son courage à deux mains et se releva péniblement, bien décidé à comprendre ce qu'il se passait. Il se guida au son, se rendant dans l'allée principale d'où semblaient provenir ces sanglots. Il y trouva comme il le pensait une jeune femme attristée debout, une fleur de tournesol à la main et une petite lettre dans l'autre, observant avec émotion le large tombeau reposant fièrement sous un vitrail richement décoré, les rayons colorés du soleil venant colorer la pierre froide de la tombe croulant sous les bouquet de fleurs. En voilà un qui devait être sacrément aimé ou connu pour être ainsi honoré pensa Michael qui s'approcha doucement de la femme, grimaçant à l'idée de devoir déranger une malheureuse venu se recueillir sur la tombe d'un être cher: