Chapitre 8 - Partie 2

5 0 0
                                    

A ce moment, un serveur en costume noir vient leur servir les apéritifs compris dans le menu et un silence s'installa entre les deux amis tandis qu'ils sirotaient tranquillement leur boisson. Les conversations banales s'enchaînaient entre les périodes de silence jusqu'à ce qu'un magicien apparaisse à leur table. Il faisait principalement participer Alice à ses tours, ce qui ne dérangeait en rien son cavalier. Bien au contraire, il la regardait s'émerveiller des tours de carte à travers la lumière des flammes dansantes du chandelier. Il ne l'avait encore jamais vu ainsi : émerveillée, avec des étoiles plein les yeux. Il ne la lâchait pas du regard. Lorsque le magicien sortit un bouquet de roses de sa manche et l'offrit à Alice, celle-ci ne put empêcher un immense sourire d'éclairer son visage. A ce moment précis, le cœur de Charlie bondit hors de sa poitrine. Jamais il n'aurait cru pouvoir la trouver aussi lumineuse... Il la découvrait sous un jour nouveau. Elle n'était plus seulement la sœur responsable qui veillait sur son frère ou la policière sérieuse, elle devenait aussi à ses yeux une femme superbe. Et il n'avait qu'une seule envie, en apprendre un peu plus sur elle. Le magicien ayant terminé son numéro, il salua la jeune femme en soulevant élégamment son chapeau haut de forme avant de se diriger vers la table suivante. Alice approcha son visage du bouquet, inhalant à plein nez la délicate senteur des roses.

- Quel numéro incroyable, tu ne trouves pas ? s'exclama-t-elle encore subjuguée.

- Je ne sais pas s'il est doué, mais une chose est sûre, il a réussi à te rendre heureuse. Et ça te va bien.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-elle en souriant.

- Que je te trouve très belle, déclara-t-il un brin charmeur tout en se penchant un peu plus en avant.

- Je... Hum... Merci, marmonna-t-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Et je tenais aussi à te dire, poursuivit-il en lui saisissant les mains par-dessus la table, que je trouve que tu es une femme incroyablement forte et courageuse et que tu mériterais plus souvent de passer de belles soirées loin de toutes tes responsabilités.

Emue, Alice se mit à rougir. Jamais on ne lui avait fait de tels compliments.

- C'est vraiment très gentil de ta part, répondit-elle.

Ne sachant pas tout à fait qu'elle était la façon la plus appropriée de réagir, elle retira délicatement ses mains et les plaça sur ses genoux. Charlie lui, se demandait s'il n'avait pas un peu brusqué son amie par ce geste mais il n'avait pas pu s'en empêcher, il avait eu besoin de sentir sa peau. Par chance, le serveur choisit ce moment précis pour apporter le premier plat. Les deux amis commencèrent à le déguster silencieusement avant que Charlie ne se décide à s'engager sur un terrain quelque peu glissant. Il aborda donc le sujet avec le plus de tact possible.

- Ecoutes, tu vas probablement encore une fois me faire comprendre que je suis indiscret et tu auras probablement raison. Donc, si tu refuses de me parler, je comprendrais tout à fait, alors...

- Et si tu arrêtais de tourner autour du pot ? l'interrompit Alice.

- Très bien. Accepterais-tu que nous discutions du meurtre de madame Dubois ?

Silence... Charlie regretta immédiatement d'avoir posé cette question. Pourquoi avait-il pris le risque de gâcher cette belle soirée alors qu'ils passaient ensemble un merveilleux moment ?

- Pourquoi pas, répondit-elle en surprenant son ami.

Elle-même se surprenait à accepter d'aborder ce sujet. Habituellement si distante, si méfiante, elle commençait réellement à apprécier la présence de Charlie. Et puis, le cadre était plutôt propice à la confidence.

Le Livre de ThémisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant