Chapitre 8 - Partie 1

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Une semaine venait de s'écouler et Alice commençait enfin à se sentir mieux. Elle avait finalement relégué le meurtre de madame Dubois au second plan ce qui était non seulement un réel soulagement pour elle mais aussi pour son entourage. Sa joie de vivre retrouvée, elle profitait à nouveau du temps passé avec Adam. Elle apprenait aussi chaque jour à mieux connaître Charlie et se rendait tout doucement compte qu'elle s'était peut-être trompée sur lui. Il faisait de vrais efforts pour que leur relation s'améliore. Il participait activement à l'entretien de la maison, faisant la vaisselle, le ménage, et surtout, il embellissait grandement l'aspect du jardin. Il semblait aussi apprécier de s'occuper d'Adam, ce qui ne dérangeait plus Alice. Et le plus important, il respectait son engagement de chercher un travail. Tous les matins, il feuilletait les petites annonces et passait des coups de téléphone sans obtenir la moindre réponse positive jusqu'à présent. Parfois, il disparaissait de la maison sans que personne ne sache où il allait. Au début, Alice trouvait cette attitude suspecte, mais elle avait finalement admis qu'il avait aussi droit à une vie privée et que sortir en « cachette » n'était pas forcément synonyme de faire quelque chose de mal. Ils avaient même eu l'occasion de discuter un peu le soir une fois Adam couché. Alice avait ainsi appris que Charlie avait été orphelin à l'âge de treize ans, tout comme elle et son frère. Une famille l'avait recueilli et lui avait donné les moyens d'obtenir un diplôme de paysagiste. Il lui avait aussi révélé qu'il avait été renvoyé de son emploi chez monsieur Monet parce qu'il avait pris leur défense à Adam et elle le jour de l'intrusion du petit garçon. Après ces révélations, Alice s'était confortée dans l'idée qu'héberger Charlie était la meilleure chose à faire. Et c'était aussi un excellent moyen de payer sa dette. Malgré que les choses aient été mises à plat entre eux, Charlie tenait à inviter Alice au restaurant et avait réservé une table pour le soir même. La policière avait donc téléphoné à Flora, une jeune femme de Marnaz qui proposait des services de baby-sitting. Elle avait déjà gardé Adam plusieurs fois. Alice la trouvait un peu trop superficielle pour être parfaitement fiable pour s'occuper d'un enfant mais Adam était suffisamment mature pour que la baby-sitter n'ait pas grand-chose à faire à part acte de présence.

L'heure fatidique approchait et Alice avait enfin terminé de se préparer. Elle avait passé des heures devant sa penderie à réfléchir à la tenue qu'elle pourrait bien porter. Elle n'était jamais vraiment sortie avec quelqu'un et ne savait pas du tout comment s'habiller. Après de multiples essayages, elle avait finalement opté pour une robe noire à manches trois quarts lui arrivant juste au-dessus des genoux. Elle l'avait associé à une vieille paire d'escarpins aux bouts élimés. Elle avait un peu honte de les porter mais malheureusement, à part des baskets, elle n'avait rien d'autre pour se chausser. L'ensemble n'était pas parfait mais restait tout de même correct. Elle se dirigea ensuite vers la salle de bain en se demandant ce qu'elle pourrait bien faire de sa tête. Comme à son habitude, ses cheveux blonds foncés étaient relevés en une queue de cheval et son visage sans la moindre trace d'artifice. Elle sortit une trousse de maquillage quasi vide qui ne contenait rien d'autre qu'un mascara ouvert depuis probablement une éternité et un rouge à lèvres au moins aussi vieux. Elle poussa un soupir avant de se badigeonner la bouche et de se brosser les cils, surprise de pouvoir encore en tirer quelque chose. La jeune femme se dévisagea devant le miroir : elle se trouvait... jolie. Mais il manquait encore quelque chose, une chose qu'elle n'avait pas faite depuis au moins deux ans. Elle retira l'élastique qui maintenait ses cheveux, les laissant ainsi dégringoler en cascade ondulée dans son dos. Elle ne reconnaissait pas vraiment son reflet dans le miroir et ne parvenait pas à savoir si le résultat lui plaisait réellement ou non mais le temps lui manquait, elle devrait donc s'en contenter.

Lorsqu'elle arriva dans le salon, Adam resta figé devant sa grande sœur.

- Ouah ! Tu es tellement belle ! s'exclama-t-il.

Le Livre de ThémisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant