Le Livre de Thémis

Chapitre 17 - Partie 1

La lumière du soleil qui perçait à travers ses paupières tira Alice du profond sommeil dans lequel elle était jusqu'alors plongée. Elle s'étira, sentant la caresse des draps sur sa peau nue. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas aussi bien dormi. Elle roula sur le côté, cherchant le contact de celui avec qui elle venait de passer la nuit et alla se blottir tout contre lui. Inutile d'ouvrir les yeux, elle pouvait reconnaître son parfum entre mille : une délicieuse odeur de forêt après l'averse bienfaitrice. Son odeur et son contact suffirent à la ramener à la nuit qu'ils venaient de passer... Des frissons parcoururent de nouveau sa chair et elle sentit une douce chaleur naître dans le bas de son corps : un rappel des sensations merveilleuses qu'elle avait ressenti. Qu'elle ne pensait d'ailleurs pas pouvoir ressentir un jour ! Alice souriait en repensant à ce délicieux moment, à la lave qui avait parcouru ses veines, jusqu'à provoquer une éruption de passion entre eux. Il n'était pas si désagréable de jouer avec le feu... Elle ouvrit enfin les yeux et regarda le beau visage de son amant. Elle détailla à nouveau chacun de ses traits : sa mâchoire carrée recouverte de barbe brune, ses sourcils bas qui assombrissaient ses yeux clos, sa bouche fine qui avait parcouru chaque parcelle de son corps... Jamais elle n'aurait cru un jour partager son lit avec un homme aussi beau. De ses doigts fins, elle se mit à dessiner des cercles sur son torse musclé. Doucement, elle contourna ses pectoraux, survola ses abdominaux, fascinée par ce corps si délicatement sculpté. Ces attentions firent naître un léger sourire sur le visage de Charlie.

- Je vois que je ne suis pas la seule à être réveillée, murmura Alice en continuant ses caresses.

L'homme répondit par un grognement et d'une impulsion, la fit basculer au-dessus de lui. Il la serra fort, comme s'il voulait s'assurer de sa présence et surtout, ne pas risquer de la perdre. Alice ria. Heureuse. Tout simplement heureuse. Elle avait conscience, qu'en cet instant, elle se trouvait dans les bras de l'homme qu'elle aimait, car oui, elle avait finalement accepté ce sentiment et mieux encore, elle adorait ce qu'elle ressentait. Incroyable à quel point il est plus simple d'accepter ses sentiments pour quelqu'un une fois que l'on a la certitude qu'ils sont réciproques. Après quelques secondes d'étreinte, la jeune femme finit tout de même par réussir à se redresser en prenant appui sur ses coudes. Elle replaça une mèche de ses cheveux blonds foncés derrière son oreille quand Charlie se décida enfin à ouvrir les yeux.

- Tu as bien dormi ? demanda-t-elle.

- A merveille, répondit-il d'un ton endormi tout en lui caressant la joue.

Il y avait tant de tendresse dans ce geste. Elle appuya son visage un peu plus fort contre sa paume pour savourer chaque seconde de ce contact. Pour encrer cette sensation dans sa mémoire. Lorsqu'il reposa sa main sur le lit, elle déposa un rapide baisé sur sa pommette.

- Je vais nous préparer le petit déjeuner, annonça-t-elle en se levant.

A peine avait-elle cherché à se redresser que son amant la fit basculer sur le dos en prenant à son tour position au-dessus d'elle.

- Tu ne comptais pas réellement t'échapper aussi vite ? l'interrogea-t-il une flamme de désir brûlant dans ses yeux.

- Il est déjà, elle tourna la tête vers son réveil, dix heures, et une grosse journée nous attend, dit-elle en haussant les sourcils.

L'insistance de regard de Charlie faisait littéralement fondre sa détermination à se montrer raisonnable. En réalité, y avait-elle été déterminée ne serait-ce qu'une seconde ?

- On pourrait peut-être...

Il déposa un premier baisé sur sa mâchoire.

- Traîner encore un peu...