Alice n'eut pas besoin de se tourner vers l'entrée pour savoir qui venait de prononcer ces mots. Tout comme Charlie et son père, elle pouvait désormais reconnaître cette voix sans problèmes... Yann se trouvait nonchalamment appuyé dans l'encadrure de la porte.
- En tout cas, une fois de plus, vous me facilitez la tâche, s'exclama-t-il. A croire que vous voulez m'aider !
- Jamais nous ne t'aiderons, répondit calmement monsieur Monet en se relevant pour s'interposer entre son neveu et son fils et son amie. Je te barrerais le passage jusqu'à mon dernier souffle s'il le faut.
- Oh, un vieillard cherche à me mettre des bâtons dans les roues. Je suis si terrifié, fit mine de s'effrayer le sorcier. Mais détrompe-toi vieil homme... L'un d'entre vous m'a déjà apporté son aide... N'est-ce pas, charmante Alice ? ajouta-t-il en penchant la tête sur le côté afin de mieux la voir.
La jeune femme écarquilla les yeux, ne comprenant pas ce dont il parlait. Elle ne l'avait jamais revu depuis l'incident chez monsieur Monet et ne lui aurait pour rien au monde fourni le moindre indice. Il devait une fois de plus chercher à les manipuler...
De son côté, Charlie, qui se contenait depuis l'arrivée de son cousin, laissa échapper sa colère et fit apparaître une sphère d'énergie dans sa main. Son visage, crispé par la rage, ne laissait pas le moindre doute sur l'usage qu'il souhaitait en faire.
- Je t'interdis de la mêler à tout cela, grogna-t-il, sa main retenue par des brides de raison.
- Mais ce n'est pas moi qui l'ait introduite dans cette histoire cher cousin... c'est toi ! l'accusa-t-il. Il faudrait être bête pour mêler une faible et pathétique humaine, aussi belle soit elle, à des affaires de sorcellerie.
Charlie ne pouvait supporter les accusations de son cousin. Un sentiment de culpabilité le rongeait à chaque fois qu'il emmenait Alice avec lui, et il essayait sans cesse de se convaincre qu'elle était bien plus en sécurité auprès de lui. Il avait beaucoup de mal à accepter que la vérité lui revienne de cette façon en pleine face. Le jeune homme leva le bras pour jeter son projectile sur son adversaire mais la policière se jeta sur lui pour retenir son geste.
- Arrête ! le supplia-t-elle.
Au début, Charlie resta ahuri. Il ne comprenait pas que son amie stoppe son geste. Après tout, en éliminant Yann, ils éliminaient le problème ! Puis, son regard se posa sur son cousin qui avait fait apparaître une sphère d'énergie aussi sombre que son âme au creux de sa paume. Mais il ne les menaçait pas. Ni lui. Ni son père. Ni Alice. Non. Sa main pointait vers l'extérieur de la chapelle. Les passants, peu nombreux tout à l'heure, avaient à présent envahit les rues avoisinantes, chacun devenant une cible idéale pour le sorcier fou qui visait tantôt une femme promenant son bébé, tantôt une personne âgée. Et menacer des enfants ne lui faisait pas plus peur.
- Qu'est-ce que tu veux ? marmonna Charlie en fermant sa main, ce qui fit instantanément disparaître la sphère magique.
- Vous remercier, tout simplement, dit-il en se rapprochant d'eux tout en veillant à garder ses cibles dans sa ligne de tir.
Il passa à côté de monsieur Monet, comme s'il n'existait pas mais celui-ci ne s'en offusqua pas. Au contraire, il restait sur le qui-vive, prêt à saisir la moindre occasion qui se présenterait à lui.
- Tu t'es montré très malin en instaurant des défenses autour de la demeure de ta protégée... J'avoue que je t'avais sous-estimé. J'ai essayé d'entrer et je me suis méchamment brûlé ! s'exclama-t-il en leur montrant la paume de sa main gauche, la chair à vif. Pour cela, je te félicite. Mais tu as oublié une chose... Un sorcier n'a pas besoin de son corps physique pour entrer quelque part, il lui suffit d'y projeter son esprit...
VOUS LISEZ
Le Livre de Thémis
ParanormalComment une ville d'apparence aussi banale pouvait-elle renfermer tant de mystères ? La soif d'aventure de son petit frère Adam entraîne Alice, une jeune femme des plus terre à terre dans une aventure fantastique à base d'esprits, de magie et de lég...