Chapitre 22 - Partie 2

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Elle sortit son téléphone. Lorsque la troisième sonnerie retentit, elle commença à douter de la disponibilité de l'homme. Après tout, avec les évènements de la journée, il était plus que probable que l'on réclame sa présence. Mais par chance, il décrocha son téléphone juste avant que le répondeur ne s'enclenche.

- Oui ? souffla-t-il d'une voix lasse.

Même si elle n'avait pas vraiment le choix, la jeune femme s'en voulu immédiatement de l'avoir dérangé dans une telle situation.

- Bonsoir monsieur, Alice Grimet de la police municipale, s'annonça-t-elle, sa voix étonnement calme.

- Oui, s'exclama-t-il alors. Le commissaire m'a fait part de votre courage exemplaire lors des évènements de l'après-midi. Comment vous sentez-vous ?

- Ça peut aller. J'aurais seulement aimé pouvoir faire plus.

- Je suis convaincu que vous avez fait tout ce que vous pouviez. Alors mademoiselle Grimet, que puis-je faire pour vous ?

Alice se mordit nerveusement la lèvre. Elle espérait qu'elle n'aurait pas trop de justificatifs à fournir concernant la location de la salle. Elle avait suffisamment menti pour aujourd'hui.

- Eh bien je... hésita-t-elle.

Un sentiment de honte l'envahit. Comment pouvait-elle demander directement au maire la location d'une salle alors qu'elle venait d'assister à un meurtre ?

- Je suis un peu gênée de vous demander cela maintenant mais suite à une urgence familiale, j'aurais besoin de louer la salle paroissiale au plus vite.

- Mademoiselle Grimet, vous n'avez pas à vous sentir gênée. Avec tout ce que vous accomplissez chaque jour pour cette ville, c'est un plaisir de pouvoir vous rendre service. Patientez juste quelques secondes que je regarde les disponibilités.

Alice patienta en rongeant l'ongle de son pouce : une urgence familiale n'était pas vraiment un mensonge... Si ?

- Vous avez de la chance, s'exclama le maire à l'autre bout du fil, une association s'est désistée dans la journée et la salle serait disponible pour demain ! Cela vous convient-il ?

- Euh... Oui ! Oui c'est parfait, assura la policière, surprise qu'il ne lui pose pas plus de questions sur ce qu'elle comptait y faire.

- Très bien, c'est réservé. Vous pourrez récupérer les clés dès demain, 15h, à l'accueil de la mairie. Il vous fallait autre chose ?

- Non, non tout est bon, bafouilla-t-elle surprise que cela ait été aussi simple. Merci beaucoup et bonne soirée.

- Merci à vous aussi. Et surtout, reposez-vous, conseilla-t-il avant de raccrocher.

Alice resta stupéfaite durant plusieurs secondes. Demain... Demain, si tout se passait bien, cette histoire de mauvais sorcier qui voulait conquérir le monde serait terminée et elle pourrait reprendre sa vie d'avant. Ou plutôt, commencer réellement sa nouvelle vie avec Charlie... Elle sourit à cette idée, impatiente d'être à ce jour précieux même s'il s'avèrerait dangereux... Demain...

D'un pas pressé, elle retourna dans le salon annoncer la nouvelle à ses complices qui attendaient son retour dans un silence religieux.

- La salle est réservée pour demain, annonça-t-elle. J'aurais les clés à 15h.

- Parfait, retrouvons-nous donc sur place dès que possible, répondit le vieil homme en se décoinçant péniblement du canapé. Sur ce, je vous laisse, j'ai un grand nombre de coups de téléphone à passer.

Le Livre de ThémisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant